Le ton monte entre Paris et Rome sur la question migratoire

Le ton monte entre Paris et Rome sur la question migratoire
De nouvelles tensions ont surgi, dimanche, entre Paris et Rome sur la question de la migration, après la suspension temporaire par la France du trafic ferroviaire entre la ville italienne de Ventimille et la Côte d’Azur, pour empêcher l’arrivée sur son territoire d’un train transportant des manifestants et migrants tunisiens.

Le ministère français de l’Intérieur, qui assure que le trafic a été rétabli dés le début de la soirée, a indiqué que la circulation avait été interrompue "à la demande du préfet des Alpes-Maritimes (sud-est), en raison des risques de trouble manifeste à l’ordre public" que faisait courir l’arrivée de ce convoi, baptisé "Train de la dignité".

Cette manifestation qui vise, selon ses initiateurs, à "défier les blocages gouvernementaux pour ouvrir les frontières, garantir le libre accès au territoire européen, et rappeler qu’aucun être humain n’est illégal", n’était pas autorisée, d’après le ministère.

Dénonçant cette décision "unilatérale", l’Italie a fait transmettre par son ambassadeur à Paris "sa ferme protestation" en exigeant des "éclaircissements" pour une mesure "illégitime et en violation des règles européennes" de libre circulation, avait indiqué, auparavant, le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini.

Confrontée dès le début de janvier à un afflux massif des migrants, notamment tunisiens qui débarquent de plus en plus sur la petite île de Lampedusa, le gouvernement italien avait décidé début avril d’accorder des titres de séjour provisoires aux clandestins, pour leur permettre de rejoindre "leurs parents ou amis" en France ou dans d’autres pays d’Europe.

Réagissant à cette décision, le ministre français de l’Intérieur, Claude Guéant, avait averti que son pays renverrait vers l’Italie les migrants tunisiens qui ne satisferaient pas toutes les conditions leur permettant d’entrer sur son territoire, qui n’incluent pas seulement le permis de séjour mais aussi un passeport et des ressources suffisantes.

M. Guéant veut d’ailleurs aller plus loin dans la gestion des flux migratoires en France, en s’attaquant aussi à l’immigration légale.

Vendredi, il a annoncé son intention de réduire le nombre d’immigrés légaux de 200.000 à 180.000 personnes par an, dans "un premier temps".

Le manque de solidarité avec l’Italie, manifesté par la France et, au-delà, par l’Union européenne avait été vivement critiqué par le ministre italien de l’intérieur, Roberto Maroni, qui est allé jusqu’à se demander "si cela a vraiment un sens, dans cette position, de faire partie de l’UE".

Le chef de la diplomatie italienne a assuré, quant à lui, que la question de l’immigration sera de nouveau débattue avec la partie française lors d’un Sommet prévu courant avril.

Vendredi dernier, l’Italie et la France avaient décidé d’organiser des patrouilles communes au large des cô tes tunisiennes pour "bloquer les départs" de migrants illégaux.

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