Le « shutdown » plombe le premier anniversaire de Trump au pouvoir

Le président américain Donald Trump a accusé samedi ses adversaires démocrates d’avoir provoqué la fermeture partielle de l’administration fédérale par pur calcul politique, au moment où les discussions reprenaient pour tenter de trouver un terrain d’entente au Congrès.

"C’est le premier anniversaire de ma présidence et les démocrates voulaient me faire un joli cadeau", a ironisé le président américain dans une longue série de tweets matinaux reflétant sa frustration face à l’impasse des discussions sur le budget.

Pour celui qui se targuait en campagne d’être passé maître, à la tête de son empire immobilier, dans l’art de la négociation, la pilule est amère.

Le 45e président des Etats-Unis, qui avait prévu de passer le week-end dans son club privé de Mar-a-Lago, en Floride, où il devait être au coeur d’une soirée de gala pour lever des fonds, est pour l’heure coincé à Washington. La Maison Blanche était muette samedi matin sur son programme de la journée.

Les premiers effets du "shutdown" devraient être peu visibles durant le week-end, mais nettement plus marqués à partir de lundi, si aucune solution n’a été trouvée d’ici là.

Les activités de nombreuses agences fédérales, comme les services fiscaux, seront réduites mais les services de sécurité seront globalement épargnés. Les 1,4 million de militaires américains poursuivront leurs opérations mais sans être payés.

"Il y a des soldats américains qui s’apprêtent à passer six mois au Koweït et qui s’inquiètent de ne pas être payés tout de suite. C’est inconcevable", a déclaré le vice-président Mike Pence durant une escale à Shannon (Irlande), où il a croisé des militaires américains en transit vers des missions à l’étranger.

Derrière les postures indignées des deux camps, les tractations ont repris samedi dès l’aube, tant les élus des deux bords sont conscients qu’aucun d’entre eux ne tirera de bénéfice politique de cette paralysie.

Les télévisions américaines, très friandes de comptes à rebours, ont inversé le calcul: après le temps qu’il restait jusqu’au "shutdown", elles comptent désormais les heures et les minutes écoulées depuis le début de ce dernier, vendredi à minuit.

Le précédent de 2013

"Nous sommes en négociations constantes", a déclaré sur Fox News Hogan Gidley, porte-parole de Donald Trump, refusant de dévoiler ses cartes. Les sénateurs devaient se retrouver en milieu de journée dans l’hémicycle.

Les républicains, majoritaires avec 51 sièges au Sénat, n’ont obtenu que 50 voix, loin des 60 voix (sur 100) nécessaires à une extension pour quatre semaines, jusqu’au 16 février, du budget fédéral.

Il s’agit du premier "shutdown" depuis octobre 2013, sous l’administration Obama, qui avait duré 16 jours. Il se traduira par la mise au chômage technique sans paie de plus de 850.000 employés fédéraux considérés comme "non essentiels" au fonctionnement de l’administration.

Donald Trump accuse l’opposition de négliger les intérêts fondamentaux du pays.

"Les démocrates sont bien plus préoccupés par les immigrants illégaux que par notre grande Armée ou la Sécurité à notre dangereuse frontière Sud", a-t-il tweeté. "Ils auraient pu facilement conclure un accord mais ils ont préféré jouer la carte du +shutdown+ à la place."

Au-delà d’un budget temporaire, le quatrième depuis septembre, la majorité républicaine souhaite adopter un budget 2018 définitif de plusieurs centaines de milliards de dollars qui dope notamment les dépenses militaires, une promesse de campagne de M. Trump.

Les démocrates veulent la régularisation de 690.000 "Dreamers", arrivés clandestinement aux Etats-Unis quand ils étaient enfants et expulsables depuis l’abrogation par M. Trump du programme Daca, datant de l’administration Obama, qui leur offrait un statut de résident temporaire. Le président Trump a donné au Congrès jusqu’au 5 mars pour légiférer. (afp)

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