Le roi d’Arabie saoudite boude la France

Le roi Abdallah d’Arabie saoudite était attendu à Paris lundi 12 juillet pour l’inauguration d’une exposition consacrée à des trésors archéologiques et historiques saoudiens exposés pour la première fois à l’extérieur du royaume. Contrairement aux attentes françaises, le souverain a fait savoir qu’il reportait sa visite au mois de septembre, à l’occasion de la clôture de cette exposition historique à bien des égards et qui sera accueillie par la suite dans d’autres capitales européennes. Aucune raison n’a été avancée pour justifier cette décision.

Le roi Abdallah se trouve actuellement en villégiature au Maroc, où il possède une propriété. Il a assisté à la fin du mois de juin au sommet du G20 à Toronto, au Canada, puis s’est entretenu à Washington avec le président des Etats-Unis, Barack Obama.

"DEUX PAYS QUI NE MÉRITENT PAS D’EXISTER"

Les autorités françaises ne veulent pas voir dans ce report un incident diplomatique. Il est vrai que les derniers jours ont apporté de bonnes nouvelles pour les intérêts français en Arabie saoudite : un consortium qui compte l’entreprise Alstom apparaît bien placé pour remporter le contrat du train à grande vitesse entre La Mecque et Médine après l’élimination le 3 juillet d’un concurrent sino-allemand. De même, les autorités saoudiennes ont donné le 5 juillet leur feu vert pour la ratification d’un accord de coopération économique dans le domaine du nucléaire civile.

Un incident a pourtant récemment suscité la "fureur" des Saoudiens, de source française : la publication sur le site du Figaro, le jour de la rencontre de Washington, d’un article prêtant au roi Abdallah des propos fort peu diplomatiques à l’occasion d’une rencontre à Riyad avec le ministre de la défense français, Hervé Morin, début juin : " Il existe deux pays au monde qui ne méritent pas d’exister, l’Iran et Israël ".

Cette phrase prêtée au roi, sur un site considéré à Riyad comme proche des autorités françaises, a été vivement démenti par des responsables saoudiens. Elle n’a pas fait l’objet de commentaires officiels en France mais elle pourrait laisser des traces dans une relation franco-saoudienne qui a été parfois délicate. Entre le président Nicolas Sarkozy et le roi Abdallah, deux hommes très différents l’un de l’autre, la confiance reste parfois encore à établir.

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