Le roi Mohammed VI détaille un ensemble de chantiers pour améliorer la situation sociale au Maroc

Le roi Mohammed VI a longuement évoqué dans un discours télévisé prononcé dimanche soir la "question sociale" au Maroc, exhortant le gouvernement à prendre des "mesures d’urgence", notamment en matière de santé et d’éducation.

Malgré les "réalisations accomplies (…) j’ai le sentiment que quelque chose continue à nous faire défaut en matière sociale", a déclaré le souverain marocain dans une allocution marquant le 19e anniversaire de son accession au trône.

Mohammed VI a pointé du doigt les programmes de soutien et de protection sociale qui "empiètent les uns sur les autres, pèchent par manque de cohérence et ne parviennent pas à cibler les catégories effectivement éligibles".

Il a ainsi appelé à accélérer la mise en place "d’un système national d’enregistrement des familles qui pourront bénéficier des programmes d’appui social", invitant le gouvernement à "entreprendre une restructuration globale et profonde" des programmes existants.

Le roi a en outre détaillé un ensemble de chantiers pour améliorer la situation sociale au Maroc.

Il s’agit, a affirmé le roi, de faire adopter la Charte de déconcentration administrative, avant la fin du mois d’octobre prochain et d’agir avec célérité pour faire entériner la nouvelle Charte de l’investissement et activer la réforme des Centres régionaux d’investissement en leur accordant les prérogatives nécessaires pour remplir leur mission correctement.

Dans le même cadre, il propose également l’adoption de textes juridiques qui fixent à un mois le délai maximal accordé à certaines administrations pour répondre aux demandes qui leur sont adressées dans le domaine de l’investissement, tout en établissant que l’absence de réponse dans ce délai, tient lieu d’approbation.

Ces textes juridiques empêchent toute administration publique de demander, de la part d’un investisseur potentiel, des documents ou des informations qui sont déjà en possession d’une autre administration publique, précise le souverain, ajoutant que ce sont les services publics qui doivent organiser un échange coordonné des informations, grâce au recours à l’informatique et aux nouvelles technologies.

Le roi a, dans ce sens, émis le souhait de voir ces mesures décisives agir "comme un vigoureux catalyseur pour stimuler l’investissement, comme jamais auparavant, pour aider à la création d’emplois, améliorer la qualité des prestations offertes aux citoyens, endiguer les manœuvres dilatoires qui, tous les Marocains le savent bien, font le lit de la corruption".

Ces mesures, qui permettront de rendre pleinement opérationnel le principe de reddition des comptes et d’identifier les dysfonctionnements qui empêchent le bon aboutissement de cette réforme, seront un "levier de réforme de l’Administration", a-t-il indiqué.

il a insisté sur le besoin de rendre effectives ces mesures dans le domaine de l’investissement, pour les généraliser à tous les niveaux de la relation entre l’Administration et les citoyens.

Le roi a souligné en outre que la bonne application des textes, "aussi parfaits soient-ils", restera tributaire du "sérieux et du sens de l’engagement que va y mettre chaque responsable administratif".

Il a aussi mis l’accent sur la nécessité de mettre à jour les programmes d’accompagnement destinés aux entreprises, afin de rehausser la compétitivité de l’entreprise marocaine, de renforcer ses capacités exportatrices et d’accroître son potentiel de création d’emplois, et de porter une attention particulière aux PME, ajoutant que que "l’entreprise productive a aujourd’hui besoin de davantage de confiance de la part de l’État et de la société", précisant que "l’attentisme délétère" doit céder la place à l’"esprit d’initiative responsable et d’innovation".

Il faut également "prendre en considération les enjeux de la compétition internationale et, même parfois, de ceux des guerres économiques et commerciales", a-t-il poursuivi.

Le souverain a, par ailleurs, souligné l’importance de préserver et de valoriser les ressources stratégiques du pays, précisant dans la même veine que le Plan national de l’Eau "doit apporter des remèdes aux problématiques de gestion des ressources en eau, au cours des trente prochaines années".

Le gouvernement et les institutions compétentes sont appelés à prendre des mesures d’urgence et à mobiliser tous les moyens disponibles pour traiter les situations liées au faible approvisionnement en eau potable et à la fourniture des volumes d’eau destinés à l’abreuvement du cheptel, a poursuivi le roi qui a mis l’accent sur la nécessité de poursuivre la politique de construction de nouveaux barrages.

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