Le président du Conseil européen n’exclut pas une opération militaire en Libye

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, n’a pas exclu lundi une opération militaire européenne en Libye mais estimé qu’elle devait être assortie d’un « plan à long terme » pour stabiliser le pays.

"Le plus simple c’est toujours d’engager des moyens militaires dans une opération de maintien de la paix (avec le feu vert du Conseil de sécurité de l’ONU, ndlr)", a-t-il déclaré dans une interview à cinq quotidiens européens, dont le français Le Figaro.

"C’est une expérience que nous avons déjà eue il y a quatre ans. C’est pourquoi je suis convaincu qu’il nous faut cette fois un plan à long terme, au-delà d’une simple intervention militaire", a-t-il ajouté, en notant que c’était "aussi le sentiment à Washington".

M. Tusk a précisé qu’il allait se rendre dans plusieurs pays de la région avec la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, juste après le sommet européen de jeudi et vendredi pour discuter de la situation en Libye, en proie au chaos.

"La question de la Libye concerne non seulement l’UE, mais aussi la Turquie, l’Egypte, la Tunisie, les Etats-Unis", a-t-il dit dans le quotidien polonais Gazeta Wyborcza.

"Sans une perspective de stabilité pour la Libye nous ne réglerons pas le problème des réfugiés qui viennent en Europe" via ce pays, a-t-il ajouté.

L’Union européenne pourrait envoyer une mission civile ou militaire en Libye si un gouvernement d’unité nationale, actuellement en pourparlers au Maroc, était formé, ont indiqué vendredi des sources concordantes.

Le service diplomatique de l’UE a fait des propositions d’intervention variées aux 28 Etats membres. Il a ainsi défendu une mission de sécurisation de certains sites sensibles comme des aéroports ou des bâtiments gouvernementaux, de surveillance d’un éventuel cessez-le-feu, ou encore un déploiement naval au large des côtes libyennes.

Ces propositions doivent être discutées lundi par les ministres européens des Affaires étrangères lors de leur réunion mensuelle à Bruxelles.

La France et l’Italie, en première ligne sur cette question, militent aussi pour un règlement politique global en Libye avant toute intervention militaire, y compris dans le sud du pays soupçonné d’abriter de nouveaux sanctuaires jihadistes.

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