Le président de Musulmans de France sur Tarik Ramadan : « Même s’il était condamné, sa pensée reste intacte »

« La pensée » du théologien suisse Tariq Ramadan mis en examen et incarcéré pour viols « reste intacte », a affirmé samedi le président de Musulmans de France (ex-UOIF), Amar Lasfar, au deuxième jour du salon annuel du mouvement.

La 35e "rencontre annuelle des musulmans de France" se tient au parc des expositions du Bourget (Seine-Saint-Denis) avec un grand absent: Tariq Ramadan, vedette récurrente du salon où ses conférences attiraient les foules.

Le théologien a été mis en examen début février pour viols, dont l’un sur personne vulnérable, après les plaintes de deux femmes. Début mars, une troisième femme a porté plainte, affirmant avoir subi de multiples viols entre 2013 et 2014. Il conteste ces accusations.

Lors d’une conférence de presse, Amar Lasfar a une nouvelle fois appelé à respecter la "présomption d’innocence" et exprimé l’espoir que Tariq Ramadan soit bientôt "libéré" de prison et "blanchi".

"Même s’il était condamné, sa pensée reste intacte", a affirmé le président de Musulmans de France (MF), appellation depuis 2017 de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF).

"Personne ne peut remettre en cause ce qu’a fait et ce qu’a apporté Tariq Ramadan", a-t-il ajouté. Le théologien n’a "pas bien géré sa défense" en "sous-estimant le combat médiatique", a-t-il simplement déploré.

Le comité de soutien du théologien tient un stand au sein du salon, où des bénévoles vendent ses livres, recueillent des dons et font signer un courrier à l’attention du président de la République.

"Si le déni de procédure régulière dans l’affaire Tariq Ramadan persiste, cela confirmera que les valeurs historiques de la France (…) ne se traduisent pas de manière équitable pour tous les citoyens, et en particulier lorsque l’on est musulman", écrit le comité samedi dans un communiqué.

"Ses livres se vendent comme des petits pains", a salué le président de MF, soulignant que Tariq Ramadan était "né" comme intellectuel au Bourget où il avait donné sa première conférence en 1992.

En début de soirée, Amar Lasfar a fait observer une minute de silence aux personnes rassemblées dans le hall des conférences en hommage à Mireille Knoll, une octogénaire juive tuée à Paris, et aux quatre victimes des attaques de l’Aube.

Un visiteur prénommé Abdallah a spontanément abordé la question auprès d’une journaliste de l’AFP, regrettant la "stigmatisation des musulmans religieux": "Chaque attentat nous blesse profondément. On le condamne haut et fort même si on ne descend pas dans la rue."

Quelque 160.000 personnes sont attendues jusqu’à lundi soir pour cet événement présenté comme la plus importante manifestation musulmane d’Europe, entre forum religieux et foire commerciale.

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