Le parti socialiste français en Congrès veut retrouver sa place

Le parti socialiste français, laminé par ses défaites électorales du printemps 2017, espère prendre un nouveau départ lors de son 78e Congrès qui s’ouvre samedi sous la houlette de son nouveau premier secrétaire Olivier Faure.

Elu dans un fauteuil le 29 mars, cet homme de consensus qui dirige le groupe Nouvelle Gauche à l’Assemblée nationale, sera officiellement investi samedi lors de ce Congrès qui se tient à Aubervilliers, au nord de Paris. Il prononcera un discours en clôture des travaux dimanche à 11H30.

Objectif pour le 13e patron du PS, heureusement "pas superstitieux": redonner sa place sur l’échiquier politique à un parti en miettes après ses défaites l’an dernier à la présidentielle (6,36% des voix) et aux législatives (30 députés élus sous l’étiquette du PS).

Pris en étau entre La République en Marche (LREM) d’Emmanuel Macron et la gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon, le PS ambitionne de "redevenir en voix le premier parti de gauche à l’issue du cycle électoral 2019-2020-2021", selon M. Faure.

"Nous n’avons pas été remplacés, ni par LREM, qui poursuit sa dérive vers la droite libérale, ni par les Insoumis qui demeurent un mouvement protestataire", a-t-il réaffirmé dans une interview à Libération.

Face à ces deux offres, ce qui fait selon lui l’identité du PS, c’est d’être "à la fois vraiment de gauche, et vraiment réaliste", d’"articuler indignation et solutions".

Chantre du "rassemblement" durant sa campagne, M. Faure a fait le choix de ne pas trancher d’emblée nombre de débats qui traversent le parti, préférant proposer à ses camarades d’organiser jusqu’en 2021 une série de chantiers thématiques, qui se concluront par des votes ouverts aux militants et aux sympathisants.

Premiers travaux pratiques: l’Europe, avec en ligne de mire les européennes de 2019.

Emmanuel Maurel, à qui M. Faure a proposé d’animer avec l’eurodéputée Christine Revault d’Allones les réflexions du PS sur la question européenne, reste pour l’instant circonspect.

"J’attends de voir ce que Faure veut dire et faire", affirme-t-il, en souhaitant notamment que les socialistes refusent clairement le traité commercial euro-canadien CETA, qu’ils s’engagent à renégocier le traité budgétaire européen (TSCG), et qu’ils rompent avec la pratique des "grandes coalitions" au Parlement européen.

La question européenne fera l’objet d’une table ronde samedi avec la participation du commissaire européen Pierre Moscovici, et du patron des sociaux-démocrates au Parlement européen, Udo Bullmann.

Dimanche, les socialistes plancheront avec des personnalités de la société civile sur les thèmes des réfugiés, de l’écologie et des services publics.

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