Le pape condamne le suicide assisté avant une décision judiciaire

Le pape François a une nouvelle fois condamné vendredi le suicide assisté et l’euthanasie, à quatre jours d’une audience de la Cour constitutionnelle italienne qui doit se prononcer sur ce sujet.

"On peut et on doit repousser la tentation, favorisée aussi par des changements législatifs, d’utiliser la médecine pour satisfaire une possible volonté de mort du malade en fournissant une assistance au suicide ou en causant directement la mort par euthanasie", a déclaré le pape en recevant une délégation de l’Ordre des médecins italiens.

Même s’ils ne font que réaffirmer la position traditionnelle de l’Eglise catholique, ces propos interviennent à quatre jours d’une audience de la Cour constitutionnelle italienne qui doit de nouveau se pencher sur la question du suicide assisté, sans toutefois aborder l’euthanasie.

En octobre dernier, l’institution avait donné un an au parlement pour combler un vide juridique sur le sujet, mais les élus n’ont rien fait depuis. La Cour a donc convoqué une audience pour le 24 septembre au cours de laquelle elle devra se prononcer à nouveau.

"Le cadre normatif actuel concernant la fin de vie prive de protections adéquates des situations précises qui méritent une protection", avait estimé la Cour en octobre dernier après l’affaire de DJ Fabo, un musicien devenu tétraplégique qui avait demandé à être conduit en Suisse pour mourir.

Les juges constitutionnels étaient saisis du cas de Marco Cappato, un responsable du Parti radical, qui avait conduit DJ Fabo en Suisse en février 2017 avant de revenir auto-dénoncer son acte de "désobéissance civile".

Il entendait lancer ainsi un débat sur le suicide assisté, faisant valoir qu’en Italie il était réservé aux personnes ayant les moyens physiques et financiers d’aller le demander en Suisse.

Fabiano Antoniani, dit DJ Fabo, était un grand voyageur, pilote de moto-cross et musicien, resté tétraplégique et aveugle après un accident de la route en 2014.

"Je me sens dans une cage. Je voudrais pouvoir choisir de mourir sans souffrir", avait-il écrit au président italien, Sergio Mattarella, avant de demander à M. Capatto de le conduire en Suisse pour un suicide assisté, à l’âge de 40 ans.

M. Capatto est désormais jugé devant la cour d’assises de Milan pour "instigation ou aide au suicide", mais cette cour a demandé à la Cour constitutionnelle des éclaircissements sur le droit en vigueur.

L’euthanasie et le suicide assisté sont interdits en Italie, un pays à forte tradition catholique.

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