Le pape François au Maroc : main tendue à l’islam et aux migrants

Le pape se rend samedi et dimanche au Maroc, terre musulmane prônant le dialogue interreligieux, pour une visite de deux jours qui le verra aussi rencontrer des migrants, alliant ainsi deux grandes priorités de son pontificat.

Le souverain pontife argentin est devenu spécialiste des voyages dans les plus minuscules communautés catholiques du globe. Il est attendu avec impatience par une communauté de plus de 30.000 fidèles, essentiellement des étrangers venus d’Afrique subsaharienne, étudiants ou migrants en route vers le continent européen.

Environ un tiers d’entre eux sont attendus dimanche à une messe dans un complexe sportif, du jamais vu depuis la visite de Jean Paul II, en 1985, dans ce pays à 99% musulman (sunnite).

A l’instar de son voyage aux Emirats arabes unis en janvier, l’image du pape célébrant la messe, au lendemain d’une rencontre avec le roi et "Commandant des croyants" Mohammed VI et de hauts responsables religieux, offrira un visage concret à ses appels répétés à la tolérance religieuse.

"Nous rêvons d’un Maroc libre qui assume sa diversité religieuse", a ainsi affirmé la Coordination des chrétiens marocains. Elle souhaite que cette visite soit "une occasion historique" pour que le Maroc avance "tangiblement dans ce sens".

Selon la Constitution marocaine, "l’islam est la religion de l’Etat, qui garantit à tous le libre exercice des cultes". Le code pénal marocain ne prévoit pas la peine de mort pour les apostats de l’islam, contrairement par exemple à celui des Emirats arabes unis.

Pour l’ambassadeur du royaume du Maroc à Paris, Chakib Benmoussa, "la visite du pape François est un moment fort, aussi bien pour lutter contre les courants de fanatisme, de repli identitaire, d’intolérance mais aussi (…) pour l’interraction positive entre les religions, les peuples et les civilisations".

Le pape François a confié qu’il aurait aimé se rendre à Marrakech en décembre pour l’adoption par plus de 150 pays du Pacte mondial sur les migrations des Nations unies. Il y avait finalement envoyé un représentant. Le texte non contraignant, qui vise à renforcer la coopération internationale pour une "migration sûre", avait déchainé les passions dans plusieurs pays avant sa ratification finale à New York.

François a prévu de rencontrer samedi des migrants dans le centre Caritas diocésain, où il prononcera un discours. L’Eglise catholique locale a mis en place des centres d’accueil pour migrants dans plusieurs villes du Maroc.

Le voyage de François au Maroc intervient près de 34 ans après celui Jean Paul II, à l’été 1985, marquée par une rencontre interreligieuse avec 80.000 jeunes dans un stade. Premier chef d’Etat d’un pays arabe à inviter un pape, le roi Hassan II (père de l’actuel monarque) avait été reçu au Vatican en novembre 1991.

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