Le gouvernement Valls annoncé dans la matinée, sans les écologistes

Le gouvernement de Manuel Valls sera dévoilé en partie mercredi à 11H15, avec une certitude -et un premier écueil-, l’absence des écologistes, qui ont décidé de ne pas y participer

Seuls les minisitres devaient être annoncés, les secrétaires d’Etat devant être nommés la semaine prochaine, a affirmé l’entourage de Manuel Valls à l’AFP. Lundi, en demandant la formation d’un gouvernement "de combat" pour "ouvrir une nouvelle étape" de son quinquennat, François Hollande avait réclamé qu’il soit "resserré".

Le premier Conseil des ministres de la nouvelle équipe a d’ores et déjà été fixé à vendredi matin et le discours de politique générale à mardi prochain.

Ce sera aussi une équipe "cohérente et soudée", avait précisé le chef de l’Etat lors de son allocution télévisée lundi soir. Avec pour objectifs: "Redonner de la force à notre économie", garantir la "justice sociale" et assurer "l’apaisement et le rassemblement" des Français, après des élections marquées par une forte poussée du Front national et la déroute des socialistes.

Mais, dès mardi soir, premier affront pour le nouveau Premier ministre avec la décision d’Europe Ecologie-Les Verts de ne pas entrer dans le gouvernement.

Pourtant, Manuel Valls leur avait offert un grand ministère de l’Ecologie, de l’Energie et des Transports, pris des engagements sur la transition énergétique et la décentralisation, et promis une méthode de gouvernement les associant "au processus de décision". Avec la réaffirmation d’instiller une dose de proportionnelle aux législatives. Toutes choses chères au coeur des écologistes.

Au terme de longues discussions internes, EELV a décidé finalement de rester sur la position de son ancienne patronne, Cécile Duflot, de ne pas participer à un gouvernement dirigé par Manuel Valls, considérant que ce n’était "pas une réponse adéquate aux problèmes des Français".

"Il y a une inquiétude très forte sur la volonté de François Hollande de faire bouger sa ligne", a justifié mercredi Emmanuelle Cosse.

Dans l’entourage du Premier ministre, on a assuré que EELV était "une force politique" de la majorité et analysé sa décision comme un "choix stratégique". Dans un communiqué en début de soirée, les écologistes ont affirmé qu’ils seraient "des partenaires vigilants" de la majorité.

– Les écologistes divisés –

Mais, déjà dans la soirée mardi, cette décision d’EELV n’a pas fait l’unanimité au sein même des responsables écologistes, notamment parlementaires. Ce qui laissait présager un Conseil fédéral samedi agité.

Le premier problème pour le nouveau Premier ministre sera de les convaincre de voter la confiance au gouvernement sur le pacte de responsabilité, alors que plusieurs dirigeants écologistes l’ont déclaré "invotable". Le chef des sénateurs EELV, Jean-Vincent Placé, a d’ores et déjà réservé sa réponse.

Même si les écologistes ne votaient pas la confiance, le gouvernement ne serait cependant pas en péril, les socialistes ayant la majorité absolue à l’Assemblée nationale.

Autre souci pour Manuel Valls: parvenir à amener à lui la gauche du PS, très critique à son endroit. Pour cela, Benoît Hamon, chef de file d’un de ces courants, "un Monde d’avance", qui avait le portefeuille de la Consommation, devrait hériter d’un ministère important. Il est cité notamment pour l’Education, convoitée aussi par Aurélie Filippetti (Culture). L’actuel détenteur, Vincent Peillon, candidat aux européennes, est partant.

Comme à chaque remaniement, les rumeurs sont allées bon train. Pour l’Intérieur, les noms de François Rebsamen, ami de François Hollande, et de Jean-Jacques Urvoas, proche de Manuel Valls, étaient cités, mais une source socialiste assurait qu’un troisième homme avait été choisi.

Jean-Yves Le Drian, que Manuel Valls avait reçu dès mardi matin, souhaite conserver son poste à la Défense.

La stabilité devrait prévaloir au Quai d’Orsay avec le maintien de Laurent Fabius, qui serait parvenu à s’adjoindre le Commerce extérieur.

Pour Bercy, c’était l’inconnue, si ce n’est que l’Economie et le Budget seraient clairement séparés. Arnaud Montebourg (Redressement productif) devrait voir son portefeuille élargi.

Quant à Christiane Taubira (Justice), son départ de la Place Vendôme fait peu de doute même si elle pourrait obtenir un autre portefeuille, comme la Culture par exemple.

Le retour au gouvernement de Ségolène Royal semblait ne faire guère de doute. Elle pourrait hériter de la Justice ou d’un grand ministère regroupant Écologie, Transports et Logement, après avoir été pressentie pour l’Éducation.

Le président du PRG, Jean-Michel Baylet, qui ne souhaite pas selon son parti être dans un gouvernement "socialo-socialiste", ne devrait donc pas y participer.

Parmi les nouveaux entrants socialistes sont cités les députés Thierry Mandon, Karine Berger ou encore le sénateur de l’Isère André Vallini et parmi les ténors, Bertrand Delanoë.

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