Le gouvernement Benkirane sombre et la gauche marocaine retrouve sa jeunesse et sa vitalité.

Le dimanche 27 mai 2012, des dizaines de milliers de marocains sont descendus dans les ruelles, rues, avenues, boulevards de la plus grande ville du Maroc, Casablanca, le poumon économique du Royaume.

Plus de 50 000 personnes, un chiffre historique jamais atteint depuis des décennies, ont manifesté contre l’absence de politique sociale du gouvernement dirigé par les islamistes du Parti pour la Justice et le Développement du Premier Ministre Benkirane.

Cette imposante manifestation hostile au gouvernement islamiste s’est déroulée à l’appel de la Confédération Démocratique du Travail et la Fédération Démocratique du Travail, deux plus importantes centrales syndicales du Maroc et proches de l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP, opposition parlementaire).

Durant tout le parcours les manifestants, tout en scandant des slogans anti-gouvernementaux, ont appelé le gouvernement à ouvrir un dialogue véritable et franc face à la tension sociale et à clarifier sa stratégie gouvernementale en l’objet.

Pour les protestataires, l’équipe gouvernementale Benkirane ne doit plus se contenter de déclarations mais passer à l’action et faire des propositions concrètes en ouvrant au préalable un dialogue avec tous les partenaires sociaux.

A noter que des centaines de jeunes du Mouvement du 20 février ont également participé à cette manifestation, où, évidemment, les islamistes étaient quasiment absents.

Aucun incident n’a été signalé et les forces de sécurité, très discrètes, n’ont pas eu à intervenir au cours de cette manifestation dénonçant la situation sociale, l’indifférence totale et le manque de réactivité du gouvernement Benkirane.

Aujourd’hui, tout porte à croire que la gauche marocaine semble avoir retrouvé sa jeunesse et sa vitalité d’antan. Il lui faut donc s’atteler à faire des propositions cohérentes et viables pour le bien-être du peuple marocain au regard de la situation économique mondiale et nationale.

Les socialistes, les vrais, disposent de réserves en jeunesse et en génie pour relever les défis, pour peu qu’on leur accorde toute la confiance au sein de leurs instances dirigeantes.

Les islamistes du PJD et les autres doivent savoir que l’Islam n’a pas sa place en politique ni dans la gestion de la vie privée des individus. La religion relève exclusivement de la personne elle-même sans intervention extérieure.

En Islam, il n’existe point d’intermédiaire entre l’être humain et son créateur. Ce point cardinal de la religion musulmane, les islamistes l’ont totalement occulté à des fins personnelles hypocrites, pécuniaires et de contrôle dictatorial de l’individu et du pouvoir central.

Au Maroc, cela n’a jamais réussi, ne réussi pas et ne réussira jamais. Le peuple marocain est allergique à toute idéologie, qu’elle soit politique ou religieuse, importée.

Le gouvernement Benkirane a finalement sombré dans son tropisme, voulant à tout prix islamiser une société qui l’est déjà par des moyens qui sont rejetés par le peuple marocain dans sa grande majorité.

Les islamistes du PJD et les autres ont oublié que Maroc a toujours été un pays ouvert culturellement et tolérant cultuellement. Les Marocains sont à très grande majorité musulmans, mais il existe une minorité marocaine de confession israélite, n’en déplaise à certains. Pour les étrangers la pratique de leur culte est acceptée.

De plus les marocains ne sont pas tous d’origine arabe. Une importante proportion de la population marocaine est Amazigh et leur langue a été inscrite dans la constitution. On ne peut l’ignorer ou les exclure. Ils sont marocains à part entière avec les mêmes droits et les mêmes devoirs.

Enfin, il semblerait que le gouvernement islamiste Benkirane soit rejeté par le peuple marocain et que ses jours soient comptés. Le Maroc ne peut pas se permettre des manifestations sociales à répétition en raison de l’incompétence de son gouvernement.

Il y a fort à parier qu’il sera dans le très court terme mis en minorité au Parlement et qu’une démission de Benkirane et de son équipe ou un retrait de la confiance parlementaire ne serait pas une grosse surprise.

L’expérience d’un gouvernement islamiste a été essayée. Aucun résultat concret n’est observable ou constaté. Il s’est contenté de promesses électorales et de déclarations à l’emporte-pièce sans retenue ou apport positif pour la population.

L’équipe Benkirane, dans toutes ses composantes politiques, vient de prouver qu’elle n’a pas la capacité politique et intellectuelle pour assimiler la profondeur des problèmes que vit le Maroc d’aujourd’hui et doit donc céder la place. C’est la démocratie qui l’impose.

Au moins le Maroc a eu le courage de donner aux islamistes leur chance de diriger un gouvernement. Ils viennent de prouver lamentablement qu’ils sont dans l’incapacité la plus totale de gérer les affaires d’Etat et qu’ils n’y ont pas leur place.

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