Le détournement de l’aide humanitaire européenne destinée aux séquestrés de Tindouf une nouvelle fois évoquée à Bruxelles

Le détournement de l’aide humanitaire européenne destinée aux séquestrés de Tindouf, en Algérie continue à faire l’objet d’interrogations au niveau des institutions de l’UE.

Dans sa réponse à une question du député européen Hugues Bayet sur la surestimation du nombre des bénéficiaires dans le calcul de l’aide financière fournie par l’Union européenne évoquée dans le rapport de l’Office européen antifraude (OLAF), le commissaire européen chargé de l’aide humanitaire Christos Stylianides a souligné qu’«il n’appartient pas à l’Union européenne d’effectuer un recensement des réfugiés – cette question doit être examinée dans le cadre du processus conduit par les Nations unies», précisant que «l’UE s’abstiendra de toute action qui pourrait compromettre ce processus, mais continue à encourager les parties à rechercher une solution négociée au conflit».

Dans sa question le député européen rappelle que suite aux révélations du rapport de l’OLAF, le Parlement européen a demandé en avril 2015 à la Commission européenne de procéder à une évaluation précise du nombre de réfugiés aidés par l’Union européenne.

Le Parlement européen, précise l’eurodéputé, avait également demandé à la Commission européenne de s’assurer que les séquestrés de Tindouf sont bien les destinataires de l’aide versée par ses soins, notant qu’ils sont en effet les premières victimes des irrégularités évoquées dans le rapport de l’OLAF.

Outre le rapport de l’OLAF, la question du détournement de l’aide humanitaire par le polisario a été dénoncée par nombreuses organisations internationales qui ont décidé de suspendre leur aide aux camps de Tindouf, voire même d’y mettre définitivement un terme.

En 2005, le Programme alimentaire mondial (PAM) avait procédé à une mission d’inspection en Algérie qui avait révélé diverses irrégularités dans l’acheminement de l’aide humanitaire destinée à la population de Tindouf et avait décidé de réduire sensiblement son aide qui était auparavant basée sur des estimations erronées du nombre des personnes dans les camps. Suite aux mêmes révélations, le HCR avait lui aussi réduit ses aides et exigé des autorités algériennes un recensement imminent des bénéficiaires.

A Bruxelles, eurodéputés, experts et responsables européens ne cessent d’attirer l’attention de l’UE sur ces irrégulaités, pointant du doigt un manque de vigilance de la part des institutions européennes et l’implication d’Alger de faire durer impunément le drame des séquestrés sur son propre territoire.

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