Le déficit de la France sous la barre des 3 % en 2017, selon Bruxelles

La Commission européenne craint toutefois un déficit supérieur en 2018, en raison de la taxe sur les dividendes qui va peser dans les caisses de l’État.

La France devrait respecter les règles européennes en matière de déficit public pour l’année 2017. Selon une estimation de la Commission européenne dévoilée ce jeudi, l’exécutif européen anticipe un déficit public à 2,9 % du produit intérieur brut (PIB) en 2017, un chiffre légèrement révisé par rapport à ses dernières prévisions en mai (3,0 %). Pour 2018, Bruxelles pointe toutefois un risque, malgré une estimation du déficit à 2,9 %, contre 3,2 % lors des prévisions de mai. Ce chiffre «  n’inclut pas le remboursement de la taxe  » française sur les dividendes, invalidée par la justice française, qui devrait coûter près de 5 milliards d’euros à l’État, ni la recapitalisation du groupe nucléaire Areva. Ces deux contraintes «  représentent des risques clairs pour la prévision et la correction du déficit en dessous de 3,0 % du PIB  », souligne la Commission, qui prévoit par ailleurs un déficit de 3,0 % en 2019.

Le gouvernement français avait été contraint de revoir à la hausse jeudi dernier son déficit public pour 2018, de 2,6 % à 2,8 %, en raison des remboursements que l’État va devoir effectuer après l’annulation de la taxe sur les dividendes. Le chiffre pour 2017 était en revanche resté inchangé à 2,9 % du PIB. L’annulation de la taxe de 3,0 % sur les dividendes, instaurée par François Hollande en 2012, va obliger l’État français à rembourser près de 10 milliards d’euros aux entreprises concernées.

Une croissance révisée à la hausse

Face à cette situation, le gouvernement a décidé d’instaurer une taxe exceptionnelle sur les bénéfices 2017 pour 320 grands groupes, réalisant plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires. Ce dispositif devrait rapporter 5,4 milliards d’euros aux finances publiques, les 4,6 milliards qui restent étant à la charge de l’État.

Bruxelles a par ailleurs revu légèrement à la hausse sa prévision de croissance pour la France en 2017, à 1,6 % (contre 1,4 % précédemment) mais a laissé inchangée celle de 2018, à 1,7 %. Elle anticipe ensuite un léger ralentissement en 2019, à 1,6 %. «  L’activité économique devrait s’accélérer fortement en 2017, sous l’effet d’une forte croissance des investissements privés et en particulier d’une forte reprise du marché du logement  », écrit-elle. «  En conséquence, le taux de chômage devrait baisser considérablement  », ajoute-t-elle. Ce taux devrait, selon elle, s’afficher à 9,5 % en 2017, puis à 9,3 % en 2018 et à 8,9 % en 2019. (Avec AFP)

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