Luiz Inácio Lula da Silva qui, à 72 ans souhaite ardemment se représenter, peut tout aussi bien être relaxé, incarcéré ou, plus ubuesque, autorisé à faire campagne et redevenir chef de l’Etat, tout en étant condamné à la prison pour corruption.
La décision de la Cour, attendue le 24 janvier, pourrait donner lieu à une myriade de recours s’étirant sur des semaines — à la demande des avocats de Lula mais aussi du parquet. Ceci épaissirait le brouillard entourant l’élection d’octobre 2018, qui va se jouer dans un contexte de fortes incertitudes politiques au Brésil.
"Quelle que soit la décision, les multiples recours à la disposition des avocats de Lula font qu’on risque de ne pas savoir au début de la campagne s’il est en mesure de se présenter", a déclaré l’Eurasia Group.
Trois magistrats doivent trancher à Porto Alegre (sud) sur l’appel interjeté par Lula après sa condamnation choc à neuf ans et demi de prison pour corruption.
L’icône de la gauche brésilienne a été accusée d’avoir reçu un triplex en échange de son intercession dans l’attribution de marchés publics lors de sa présidence (2003-2010).
Assurant être victime d’un "pacte diabolique", Lula est prêt à en découdre. Rattrapé par les affaires en 2016, il avait lancé: "S’ils me jettent en prison, ils font de moi un héros (…) et s’ils me laissent en liberté, je deviens à nouveau président".