Le candidat pro-occidental remporte la présidentielle en Macédoine du Nord

Le candidat pro-occidental l’a emporté sur son adversaire soutenue par la droite nationaliste lors du second tour de l’élection présidentielle en Macédoine du Nord, selon des résultats officiels, un succès qui renforce le pouvoir dont la décision récente de rebaptiser le pays a divisé l’opinion.

Stevo Pendarovski, candidat de la coalition dominée par le SDSM du Premier ministre Zoran Zaev, a obtenu 51,75% des voix après le décompte de presque tous les bulletins de vote — 98,5% –, selon des résultats préliminaires communiqués par la Commission électorale.

Sa rivale Gordana Siljanovska-Davkov, une professeur de droit, soutenue par l’opposition de droite, a obtenu 44.65% des voix, a précisé la Commission.

"Je serai le président de tous les citoyens indépendamment du candidat pour lequel ils ont voté", a déclaré M. Pendarovski à la foule réunie devant le siège du SDSM et qui scandait "Stevo, Stevo".

Professeur de science politique, engagé dans les efforts du pays à rejoindre l’Otan, Stevo Pendarovski a soutenu l’accord conclu avec Athènes qui a mis fin à un conflit de près de 30 ans avec la Grèce sur le nom de l’ex-république yougoslave.

En vertu de cet accord historique avec la Grèce, Skopje a accepté de changer son nom pour "République de Macédoine du Nord", et a obtenu en échange l’engagement d’Athènes de cesser de bloquer les efforts de Skopje pour rejoindre l’Union européenne et l’Otan.

Mais cet accord reste un sujet de division dans la société macédonienne, la droite nationaliste y étant vivement opposée, et estimant que l’identité de l’Etat balkanique avait été sacrifiée. Mme Siljanovska-Davkova y est elle aussi opposée.

La victoire de M. Pendarovski renforce le cours pris par le gouvernement de M. Zaev qui a investi tout son poids politique dans cet accord avec l’espoir que le règlement du litige avec la Grèce aboutirait sur l’ouverture des négociations d’adhésion avec l’Union européenne dès le mois de juin.

Le gouvernement peut également se féliciter du fait que le taux de participation nécessaire pour valider le scrutin, soit 40% des 1,8 million d’inscrits, a été atteint. Selon la Commission électorale, 46% des électeurs se sont rendus aux urnes.

Le poste de président est largement honorifique, mais le chef de l’Etat peut refuser de signer des lois, et compliquer l’exercice du pouvoir.

Adversaire résolu du changement de nom, le président sortant, le nationaliste Gjorge Ivanov, qui ne peut se représenter après avoir accompli deux mandats, a usé de ce droit.

– Une Macédoine du Nord unie –

La victoire de M. Pendarovski est "un pas ferme vers les intégrations européennes", a estimé l’analyste Albert Musliu.

Cela devrait encourager le gouvernement à "enfin prendre au sérieux ses propres promesses" à propos des réformes, de la bureaucratie et la corruption, a-t-il indiqué.

Dans la journée de dimanche, M. Pendarovski s’est déclaré convaincu, après avoir voté, que les électeurs se réuniraient autour de son appel en faveur d’une "Macédoine du Nord où toutes les communautés ethniques sont égales" en droits.

Une large communauté albanaise, environ un quart des 2,1 millions d’habitants, vit en Macédoine du Nord. Leur candidat, Blerim Reka, est arrivé troisième au premier tour, le mois dernier.

Le taux de participation témoigne aussi du fait qu’une large proportion des électeurs a snobé le scrutin, déçue par la classe politique qui a échoué à redresser l’économie stagnante du pays.

Un taux de chômage élevé et des salaires bas ont largement contribué à renforcer la déception, notamment chez les jeunes qui quittent le pays en grand nombre.

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