Le Vénézuélien Maduro conclut une visite à Alger, sans rencontrer publiquement Bouteflika

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a effectué lundi une visite officielle en Algérie, avec au menu notamment la question du pétrole, cruciale pour ces deux pays producteurs, mais au cours de laquelle son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika n’est pas apparu publiquement.

Le programme officiel ne mentionnait pas d’entretien entre les deux chefs d’Etat, mais des responsables de la présidence, interrogés par l’AFP dans la matinée ne l’avaient pas exclu expressément.

M. Bouteflika, 80 ans, est affaibli par les séquelles d’un accident vasculaire cérébral (AVC) survenu en 2013 et son état de santé est source de constantes spéculations en Algérie. Il n’a fait depuis le début de l’année que de rares apparitions publiques.

Bien qu’il y réside, travaille et reçoive les dignitaires étrangers, le chef de l’Etat algérien n’est pas apparu publiquement lundi à la résidence d’Etat de Zéralda, où se sont déroulés les entretiens entre le président Maduro et de hauts responsables algériens.

Le président vénézuélien s’est entretenu avec le président Conseil de la Nation (chambre haute), Abdelkader Bensalah, deuxième personnage de l’Etat. Etaient notamment présents le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia et le ministre algérien de l’Energie Mustapha Guitouni, selon l’agence nationale algérienne APS.

Le programme officiel de la visite ne mentionnait aucune activité entre un déjeuner prévu avec M. Bensalah et un dîner officiel en soirée en présence du Premier ministre, suscitant des interrogations sur une possible entrevue avec M. Bouteflika.

Les journalistes de la presse nationale n’ont pas été convoqués à la résidence lundi après-midi et les responsables de la communication de la présidence algérienne étaient injoignables.

En février, la chancelière allemande Angela Merkel avait dû reporter au dernier moment une visite à Alger. Des observateurs ont récemment estimé que le président français Emmanuel Macron n’avait toujours pas fait le voyage en Algérie faute de pouvoir y être reçu par son homologue.

Selon la presse présidentielle vénézuélienne, les entretiens de M. Maduro à Alger ont notamment porté sur l’accord pétrolier signé fin 2016, dans lequel l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et des pays producteurs non membres du cartel se sont engagés à réduire leurs extractions jusqu’en mars 2018 pour limiter l’offre et tenter de redresser les prix du baril.

M. Maduro a estimé, à l’issue de la réunion, qu’il "existe un climat favorable à la politique du juste prix de l’or noir", selon des propos rapportés par le gouvernement vénézuélien, qui a indiqué que la coopération bilatérale entre Alger et Caracas dans le secteur pétrolier avait également été discutée.

L’Algérie et le Venezuela, membres de l’Opep, souffrent depuis 2014 de la chute des prix du pétrole, qui fournit environ 95% de leurs devises.

La baisse des prix du brut a fait fondre d’environ 45% les réserves de changes de l’Algérie en trois ans. Le Venezuela est de son côté englué dans une grave crise économique, aggravée par de récentes sanctions américaines.

M. Maduro devait quitter Alger tard lundi. Il avait atterri dans la nuit de dimanche à lundi, sur le chemin retour d’Astana, où il avait participé à un sommet des chefs d’Etat de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), au titre de président en exercice du Mouvement des pays Non-alignés.

M. Maduro s’était déjà rendu en Algérie en janvier 2015 pour une visite axée sur le pétrole.

afp

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