Le Roi préside à Rabat un conseil des ministres qui a approuvé le projet de la nouvelle constitution

Le Roi Mohammed VI a présidé, vendredi dans la grande Salle du Trône, au Palais Royal de Rabat, un Conseil des ministres, au cours duquel il a notamment été procédé à l’approbation du projet de nouvelle Constitution.

Le Roi préside à Rabat un conseil des ministres qui a approuvé le projet de la nouvelle constitution
Le roi du Maroc Mohammed VI doit présenter vendredi soir dans un discours cette réforme de la constitution très attendue qui sera soumise à référendum en juillet.

Ce nouveau projet de réforme, dont l’AFP a obtenu une version en arabe, propose notamment un renforcement des pouvoirs du Premier ministre qui deviendra "le président du gouvernement", à l’instar du chef du gouvernement espagnol.

Il élargit le champ de compétences du Parlement, tout en préservant au souverain d’importantes prérogatives politiques.

Son statut de Commandeur des Croyants est préservé et en fait la seule autorité religieuse du royaume.

Le 9 mars, Mohammed VI, 47 ans, avait promis des réformes politiques pour répondre aux attentes des jeunes manifestants du Mouvement du 20 février.

Le nouveau projet constitutionnel prévoit de garantir l’indépendance de la justice vis-à-vis des pouvoirs législatif et judiciaire, et permet au "Premier ministre de nommer aux fonctions civiles et dans les administrations publiques, dans les fonctions supérieures et les institutions, ainsi que les entreprises publiques" (article 91).

Ces pouvoirs de nomination, qui concernent les hauts fonctionnaires civils de l’Etat, sont exercés par le roi Mohammed VI en vertu de l’actuelle constitution marocaine.

Les domaines de compétence du parlement sont également élargis dans le nouveau projet de la constitution. Ils comprennent notamment "l’amnistie générale" (article 71 du nouveau projet), qui est jusqu’à présent du seul ressort du souverain.

En matière religieuse, le projet de réforme constitutionnelle prévoit également la suppression de la disposition qui considère le caractère « sacré » de la personne du roi.

Elle a été remplacée dans l’article 46 du nouveau projet par l’expression: "L’intégrité de la personne du roi ne peut être violée".

Cette nouvelle expression est "différente par rapport à la première. Car le terme +sacré+, surtout en arabe, a une forte connotation religieuse", a indiqué à l’AFP le politologue Mohamed Darif.

"Cette nouvelle formule ne cherche pas à donner une dimension religieuse à la personne du roi mais elle met plutôt en exergue ses responsabilités politiques", ajoute M. Darif.

La nouvelle constitution doit également confirmer que l’Islam reste la religion de l’Etat et que la liberté de culte est garantie.

Le roi reste aussi le chef des armées et dispose du pouvoir d’accréditer les ambassadeurs et les diplomates.

Vendredi, la presse annonçait l’intervention du souverain: "Trois mois après son discours +historique+, le roi Mohammed VI s’adresse une nouvelle fois aux Marocains", titre "Au Fait", le quotidien francophone le plus lu au Maroc.

Le journal arabophone Al Massae (indépendant, plus de 100.000 exemplaires vendus par jour) insiste sur le fait que la "nouvelle constitution préserve le caractère islamique de l’Etat et protège la langue arabe".

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