Le Roi Mohammed VI: « Casablanca centre des disparités sociales les plus criantes »

Le Roi Mohammed VI:
Après avoir tiré la sonnette d’alarme sur la situation de l’enseignement au Maroc, le 20 août dernier, le Roi Mohammed VI revient à la charge pour dire, cette fois-ci, tout le mal qu’il pense de la gestion locale de la ville Casablanca, poumon économique du royaume.

Dans un discours prononcé vendredi devant la Parlement pour l’ouverture de l’année parlementaire, le Souverain a fustigé le mode de gouvernance, les dysfonctionnements et les méthodes défaillantes de la gestion de Casablanca. "Est-il raisonnable qu’elle reste à ce point un espace des grandes contradictions, jusqu’à devenir l’un des modèles les plus faibles en matière de gestion territoriale ?", s’est-il interrogé.

Et d’asséner: "Casablanca est la ville des disparités sociales les plus criantes, où se côtoient les catégories riches et les classes pauvres. C’est la ville des gratte-ciel et des bidonvilles. C’est le centre de la finance et des affaires, mais aussi de la misère, du chômage et d’autres maux, sans parler des déchets et des ordures qui en ternissent la blancheur et entachent la réputation".

Pour le Roi, le mandat communal, local ou régional, est plus important dans la réalité politique nationale, dans la mesure où il est lié au vécu quotidien des citoyens qui choisissent les personnes et les partis qui sont appelés à gérer leurs affaires quotidiennes.

"C’est aux Conseils communaux qu’il revient d’assurer la gestion des services de base dont le citoyen a besoin chaque jour. Le gouvernement, quant à lui, se charge d’élaborer les politiques publiques et les plans sectoriels, et de veiller à leur mise en œuvre", a-t-il dit, insistant sur le rôle des élus communaux qui sont les responsables des services publics, au sein de leurs circonscriptions respectives et devant les électeurs qui ont voté pour eux.

Visiblement préoccupé par le devenir de Casablanca, le Souverain n’a pas mâché ses mots et à rappelé aux élus la "noblesse et la portée de leur mission" qui exige "loyauté et intégrité, ainsi qu’un sens élevé des responsabilités, et la capacité de rester proche du citoyen".

Compte tenu de la place privilégiée qu’occupe Casablanca en tant que locomotive de développement économique, il y a une forte volonté d’en faire un pôle financier international, a-t-il poursuivi, avant de constater avec amertume que cette transformation de Casablanca en hub financier international exige d’abord et avant tout des infrastructures et des services de base, et des règles de bonne gouvernance.

"Malheureusement, Casablanca ne réunit pas tous ces atouts, malgré les grands efforts en matière d’équipement et d’investissement, surtout pour ce qui est de la mise à niveau urbaine." "En un mot, le problème dont souffre la capitale économique tient essentiellement à un déficit de gouvernance", a encore asséné le Roi.

"Nous attirons l’attention des partis politiques sur la nécessité d’œuvrer pour l’émergence de compétences et d’élites régionales nouvelles, qui soient aptes à prendre en main les affaires publiques locales, surtout au vu des larges attributions que confère la Constitution aux collectivités territoriales, et compte tenu des perspectives qu’ouvre la régionalisation avancée, et des défis qu’elle induit", a-t-il ajouté.

L’un des principaux maux des élus de cette ville, dont le conseil présidé par Mohamed Sajid, également député, est le cumul des mandats.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite