Le Qatar va-t-il prendre le contrôle de la Ligue 1 française ?

Le titre est un brin provocateur, mais il a suffi de quelques jours pour que la Ligue 1 française, cette "mèmère" négligée par la planète foot, se révèle être l’objet d’une convoitise venue d’ailleurs. Après le rachat du PSG par un prince qatari, hier, c’était l’annonce fracassante que le Qatar s’apprêtait à répondre, via son réseau télé Al-Jazera, à l’appel d’offres lancé par la LFP et jusque là réservé à un marché d’entreprises audiovisuelles franco-françaises (Canal; Orange etc).

Passons sur les détails du meccano : en gros, Al-Jazera et les Qataris prendrait la relève d’Orange, jusque là détenteur d’une partie des droits du foot, et devrait tenter d’élargir le cercle, pour le moment restreint, des abonnés en trouvant des arrangements avec les entreprises qui assurent la transmission des images sur notre sol (réseaux cablés et satellites, etc). (Lire ICI pour le détail). Posons plutôt les deux questions qui fâchent :

1/ Le Qatar a-t-il pour ambition ultime de reprendre à terme l’intégralité des droits de la Ligue 1 ?

2/ Si oui, n’y a-t-il pas un risque de voir un diffuseur, aux moyens illimités ou presque, devenir à terme monopolistique et imposer sa loi sur l’ensemble de la compétition, d’une façon ou d’une autre ? A partir du moment où un investisseur achète un spectacle, il a le droit d’être exigeant sur la qualité du dit spectacle, non ?

Le Qatar va-t-il prendre le contrôle de la Ligue 1 française ?
Aujourd’hui on apprend que les clubs de Ligue 1 vont sans doute devoir subir un contrôle accru de la DNCG. Depuis 2008, les clubs perdent de l’argent (130 millions de pertes cumulées). Cette situation préoccupante rend l’enjeu des droits de la Ligue 1 encore plus important. Le football français a besoin d’argent, beaucoup, et le plus vite possible. Autant dire que dans ce contexte, l’argent qatari, au PSG ou dans les droits TV, semble être le bienvenu.

Cependant, on pressent la contradiction qui risque de naître de ce double mouvement. D’un côté, des clubs français en difficulté et qui se séparent de leurs joueurs les plus chers (Toulalan à Lyon, Heinze à Marseille) au risque d’appauvrir encore davantage en vedettes la Ligue 1, de l’autre, un investisseur prêt à injecter des centaines de millions d’euros dans ce championnat, mais en échange d’un retour sur investissement, c’est à dire un spectacle qui assure des audiences, donc de la pub, donc des bénéfices, ce qui implique la présence de joueurs de haut niveau, donc onéreux, dans le spectacle proposé.

Par Bruno Roger-Petit
(sport24.com) le paysage, on comprend pourquoi le Qatar a visiblement décidé de jeter son dévolu sur la Ligue 1 française. Elle est aujourd’hui dans une situation de fragilité qui la prédispose à accepter une manne financière absolument nécessaire, mais présente l’avantage de ne pas être non plus au bord du gouffre. 130 millions, pour le Qatar, c’est pas grand chose… En revanche, pour le nouveau président de la FFF, Noël Le Graët, et le président de la LFP, Frédéric Thiriez, il en va autrement…

Bref, si l’on raisonne de façon froide et déterminée, si l’on se dit qu’en l’état la Ligue 1 est économiquement fragile, spectaculairement moyen et sportivement incapable de produire une équipe susceptible de remporter la Ligue des champions, on ne peut que se réjouir de l’arrivée de l’argent qatari dans le football français. Nous sommes à la veille d’une révolution qui parait inévitable, autant l’accepter. Cette révolution sera sportive, économique, télévisuelle et culturelle… Faut-il encore s’interroger : "Vive le Qatar ?" ou bien déjà s’exclamer : "Vive le Qatar !"

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