Le Qatar devient le premier actionnaire de Lagardère

Le Qatar devient le premier actionnaire de Lagardère
Le fonds souverain de l’émirat, qui détenait déjà 7,6% du capital, est passé à 10,07%, dépassant de peu Arnaud Lagardère.

Le Qatar Investment Authority a déclaré jeudi à l’AMF détenir 10,07 % du capital de Lagardère. Selon l’AMF, cette montée au capital « résulte d’une acquisition d’actions hors marché ». La nouvelle a été accueillie par une hausse du cours de 2,46 %.

Le fonds souverain de l’émirat est présent au capital du groupe depuis 2006. À fin 2010, il détenait déjà 7,6 % du capital.

L’émirat devient ainsi le premier actionnaire du groupe, dépassant de peu Arnaud Lagardère, qui détenait 9,62 % du capital fin 2010. Toutefois, le cogérant dépasse encore largement le Qatar en termes de droits de vote, avec 14,01 % contre 7,87 %.

Surtout, quel que soit le premier actionnaire, il n’a que très peu d’influence sur le groupe, dont le contrôle est verrouillé au profit d’Arnaud Lagardère par le truchement d’une commandite. C’était d’ailleurs la critique soulevée lors de l’assemblée générale de 2010 par Guy Wyser-Pratte, qui s’était invité au capital et avait tenté — en vain — de se faire élire au conseil de surveillance. Le raider franco-américain, interrogé par Reuters, déclarait jeudi soir : « Les Qataris sont des grands amis du père d’Arnaud Lagardère. Je crois qu’ils le font pour protéger le fils. Ils vont sans doute s’épauler quoi qu’il arrive. » Au passage, Guy Wyser-Pratte, qui avait revendu quasiment tous ses titres après l’AG de 2010, a déclaré avoir racheté des titres Lagardère, mais en refusant de préciser combien.

Ce n’est pas la première fois qu’une telle situation se produit : ces dernières années, le fonds américain Alliance Bernstein (filiale d’Axa) était le premier actionnaire du groupe, avant de se retirer quasi complètement après l’assemblée générale de 2010. « Financial News » avait ensuite révélé qu’Alliance Bernstein avait voté lors de l’AG 2010 contre plusieurs résolutions proposées par la direction.

D’autres observateurs font un lien entre cette montée au capital et la volonté ancienne du Qatar de rentrer au capital d’EADS (dont Lagardère détient 7,5 %), projet qui n’a jamais pu se concrétiser.

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