Le Parlement européen exige des explications du groupe du FN sur ses comptes

Le Parlement européen a demandé au groupe politique ENL, dont font partie les eurodéputés français du Front National (FN), d’apporter des « clarifications » sur plus de 500.000 euros de dépenses de fonctionnement financées par des fonds européens, a-t-on appris mardi de source parlementaire.

Réuni lundi soir, le Bureau du Parlement, composé notamment de son président Antonio Tajani et des vice-présidents de l’assemblée, a donné jusqu’à fin juillet au groupe ENL (Europe des nations et des libertés, extrême droite) pour démontrer qu’il n’avait pas commis d’irrégularités dans son budget de 2016, selon cette source.

Si le groupe n’apporte pas les "clarifications" demandées, les montants faisant l’objet de doutes pourraient être soustraits de l’enveloppe budgétaire qui lui sera allouée en 2017 pour ses frais de fonctionnement.

L’ENL, composé de 40 eurodéputés – dont ceux du Front National français, du FPÖ autrichien ou de la Ligue du Nord italienne -, est l’un des huit groupes politiques du Parlement européen.

Ces groupes devaient rendre fin avril, comme chaque année, des comptes audités sur leur utilisation des fonds européens qui leur ont été attribués pour leur fonctionnement quotidien l’année précédente.

Ces comptes-rendus ont été validés lundi sans difficultés par le Bureau du Parlement européen pour sept groupes. Mais ceux de l’ENL ont fait l’objet de demandes complémentaires, basées des réserves exprimées par le cabinet d’audit qui a examiné les comptes du groupe.

Selon un document vu par l’AFP, l’auditeur a émis des doutes sur le respect par ce groupe des procédures d’appels d’offres pour des prestataires extérieures, pour des dépenses dépassant 490.000 euros. Il a aussi exprimé des réserves pour plus de 50.000 euros d’autres types de dépenses insuffisamment justifiées.

Les fonds en question sont différents de ceux utilisés par les eurodéputés pour rémunérer leurs assistants parlementaires, qui sont au coeur de plusieurs affaires.

Dix-sept eurodéputés ou ex-eurodéputés FN, dont la présidente du parti, Marine Le Pen, sont notamment soupçonnés d’avoir organisé un système frauduleux pour rémunérer des permanents avec des fonds européens, via ces contrats d’assistants au Parlement européen.

Le préjudice pour l’institution européenne s’élèverait, d’après ses calculs, à près de cinq millions d’euros de 2012 à 2017.

Avec AFP

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