Le Parlement européen dénonce les arrestations arbitraires en Algérie

Dans une résolution adoptée à main levée, le Parlement européen a dénoncé les « arrestations arbitraires » en Algérie et appelé le gouvernement à trouver une solution à la crise actuelle basée sur « un processus politique pacifique et ouvert ».

Les eurodéputés ont "condamné vivement l’arrestation arbitraire et illégale, la détention, les intimidations et les attaques" de journalistes, syndicalistes, défenseurs des droits humains et manifestants en Algérie.

Les eurodéputés ont appelé "les autorités algériennes à mettre un terme à toute forme d’intimidation, y compris judiciaire et le harcèlement législatif, la criminalisation et les arrestations et détentions arbitraires contre des manifestants pacifiques, des défenseurs des droits de l’homme, des journalistes critiques et des blogueurs (…)"

Ils ont également appelé les autorités d’Alger "à garantir le droit à la liberté d’expression, d’association, de réunion pacifique et la liberté des médias garantie par la Constitution algérienne et par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques que l’Algérie a signé et ratifié", demandé "la cessation des violations de la liberté des chrétiens, des ahmadis et d’autres minorités religieuses à adorer"; et rappelé "au gouvernement algérien que l’ordonnance 06-03 garantit le libre exercice du culte (…)".

Ils ont en outre invité les autorités algériennes "à éliminer et à prévenir efficacement toute forme de recours excessif à la force par les agents de la force publique lors de la dispersion des rassemblement; condamne fermement le recours excessif (…)"

"Il est temps de montrer que nous sommes solidaires de l’Algérie", a déclaré dans l’hémicycle à Strasbourg, l’eurodéputé français Raphaël Glucksmann (S&D, gauche), à l’origine de la résolution.

La cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini a tenu à réaffirmer devant les eurodéputés le "respect total" de l’UE "pour la souveraineté et l’autonomie de l’Algérie". "C’est aux Algériens et à eux seulement de décider du présent et du futur de leur pays", a-t-elle tempéré.

Mercredi, le général Ahmed Gaïd Salah, homme fort de l’Algérie, a déclaré que son pays n’acceptait "aucune ingérence ou diktat (…) de la part de quiconque", visant des déclarations du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et cette résolution du Parlement européen.

L’Algérie est le théâtre depuis février d’un mouvement ("Hirak") de contestation inédit du régime au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1962.

Après avoir obtenu en avril la démission d’Abdelaziz Bouteflika, à la tête de l’Etat depuis 20 ans, le "Hirak" exige le départ de ce régime et refuse qu’il organise l’élection du successeur du président déchu, prévue le 12 décembre.

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