Le Maroc va rétablir le service militaire obligatoire

Le gouvernement marocain a décidé lundi de rétablir un service militaire obligatoire d’un an pour tous les jeunes de 19 à 25 ans. Ce projet de loi no 44.18 a été soumis et adopté au Conseil des ministres, présidé lundi par le roi Mohammed VI.

Elaboré en application des hautes instructions royales, ce projet instaure le principe d’accomplir le service militaire obligatoire fixé à 12 mois, pour les citoyennes et les citoyens âgés de 19 à 25 ans.

Il fixe les cas de dispenses et d’exemptions du service militaire et les mesures découlant de cessation du motif de dispenses jusqu’à l’âge de 40 ans.

Le projet de loi détermine aussi les devoirs des assujettis pendant la durée du service militaire, ainsi que les droits et les garanties qui leur sont accordés à l’instar des éléments des Forces Armées Royales.

Le rétablissement du service militaire a pour objectif de renforcer le sens de citoyenneté chez les jeunes, dans le cadre d’une corrélation entre les droits et les devoirs de citoyenneté. Elle leur ouvre également la voie de l’intégration dans la vie professionnelle et sociale, notamment pour ceux qui font montre de compétences et de sens de citoyenneté et de discipline, particulièrement en termes d’intégration dans les différentes forces militaires et de sécurité.

Cette mesure a été annoncée en même temps qu’une réforme de l’éducation qui prévoit de scolariser les enfants à partir de 4 ans, de rendre l’enseignement obligatoire jusqu’à 16 ans (au lieu de 15 actuellement) avec un nouveau modèle pédagogique plus performant, selon la même source.

"Nous ne devons plus accepter que notre système éducatif fonctionne comme une machine à fabriquer des légions de chômeurs", a souligné le roi lundi soir dans un discours à la Nation en disant sa "consternation" face au taux du chômage élevé des jeunes "en dépit du niveau de croissance économique" – 4% en 2017 contre 1,2% en 2016.

Le chômage touche plus de quatre jeunes urbains sur dix, selon les données du Haut commissariat au Plan (HCP), l’institut national des statistiques.

Le décrochage scolaire concerne deux jeunes sur trois, le taux de chômage moyen avoisine les 20%, la moitié des jeunes qui travaillent occupent des postes à bas salaires et 75% n’ont aucune couverture sociale, selon une récente analyse publiée par le Conseil économique et social marocain (CESE).

Le texte doit encore être débattu au parlement en octobre et la mesure inscrite dans le projet de loi des finances.

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