Le Maroc, un pays « clé » en matière de migration et de sécurité pour l’UE (Paraskevi Michou)

Le Maroc est un pays partenaire "clé" en matière de migration et de sécurité pour l’Union européenne (UE), a souligné, lundi à Madrid, la directrice générale de la migration et des affaires intérieures à la Commission européenne, Paraskevi Michou.

"A la Commission européenne, nous veillons à établir une relation de confiance durable avec les pays partenaires, dont le Maroc qui joue un rôle clé dans les domaines de la migration et de la sécurité", a déclaré Mme Michou à la MAP, en marge de sa participation à la Réunion thématique sur "la coopération entre les pays d’origine, de transit et de destination dans le domaine de la gestion des frontières", co-présidée par le Maroc et l’Espagne.

Dans ce cadre, la responsable européenne a réitéré la volonté de l’UE de continuer de coopérer avec le Maroc en vue de trouver les moyens nécessaires pour relever le défi migratoire, soulignant l’impératif de soutenir davantage le Royaume afin qu’il puisse mieux gérer les flux migratoires.

"Nous devons poursuivre nos relations de confiance avec le Maroc, notre partenaire clé, et le soutenir davantage dans ses efforts en matière de migration", a-t-elle insisté.

Intervenant lors de la cérémonie d’ouverture de cette réunion, Mme Michou a mis l’accent sur l’importance du Dialogue euro-africain sur la migration et le développement (Processus de Rabat), lancé en 2006, en matière de promotion de la solidarité, du partenariat et de la responsabilité partagée dans la gestion commune des questions migratoires dans le plein respect des droits de l’Homme, à travers le partage des expériences et des défis liés aux problèmes migratoires.

"Nous devons fédérer nos efforts et promouvoir une coopération stratégique aux niveaux national et international afin de mieux générer les frontières et de lutter contre le crime organisé et la traite des êtres humains", a souligné la responsable européenne, appelant à soutenir davantage les pays du Sud en vue de leur permettre de prendre des mesures concrètes qui répondent au mieux aux défis liés à la migration.

Pour sa part, le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a souligné que cette réunion constitue une occasion pour promouvoir l’échange d’expériences, d’initiatives et de bonnes pratiques entre les pays impliqués dans le Processus de Rabat, en vue de promouvoir une migration légale, sûre et ordonnée, qui devrait générer des effets positifs aussi bien pour les pays d’origine, de transit et de destination, que pour les migrants eux-mêmes.

"Cela implique nécessairement un engagement commun en faveur de la lutte contre l’immigration irrégulière et la traite des personnes", a fait savoir le ministre, soulignant l’impératif de développer une coopération globale et transversale pour mieux maîtriser les flux migratoires.

"Aujourd’hui, le dialogue euro-africain sur la migration et le développement constitue la plate-forme d’échange et de coopération la plus efficace en matière de développement des stratégies de migration, devant permettre de construire une relation entre l’Afrique de l’Ouest et l’Europe, basée sur la confiance mutuelle, la responsabilité partagée et la solidarité, et de développer une vision commune et équilibrée sur le défi migratoire", a dit M. Marlaska.

Après avoir rappelé que la Déclaration politique de Marrakech, adoptée en mai 2018, souligne la nécessité de tirer profit des connaissances et de l’expérience technique des pays d’Afrique de l’Ouest et d’Europe pour élaborer une politique migratoire commune, le ministre a souligné la nécessité de continuer à renforcer la coopération policière et judiciaire entre ces pays, au même titre que la gestion des frontières.

"Nous partageons les mêmes objectifs en matière de gestion des frontières, un domaine dans lequel la coopération contribuera au développement et au renforcement de la sécurité de nos pays, régions et continents", a-t-il relevé, saluant les relations de coopération "étroites" liant le Maroc et l’Espagne dans le domaine migratoire.

Le Maroc est représenté à cette réunion de deux jours par une délégation conduite par le Wali, directeur de la migration et de la surveillance des frontières au ministère de l’Intérieur, Khalid Zerouali, et composée de Aziz Jilali, chef de la Division de la migration au ministère de l’Intérieur, et de Boucheta Fehli, directeur des renseignements généraux à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN).

Cette rencontre, qui réunit les représentants de tous les pays impliqués dans ce processus, s’est déroulée en présence notamment de l’ambassadeur du Maroc à Madrid, Karima Benyaich.

La réunion est ponctuée de sessions de discussion autour de plusieurs thématiques, dont "le contexte de l’application de la coopération frontalière", "les problèmes et les difficultés du contrôle des frontières: cas du Maroc, la Tunisie et du Liban", "les aspects pratiques de la coopération", "les formes d’assistance pour le renforcement de la coopération aux niveaux national et régional", "le projet de coopération en matière migratoire" et "les leçons à retenir des projets réalisés dans le domaine de la gestion des frontières".

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