Le Maroc s’intéresse au schiste bitumineux

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Les schistes bitumineux suscitent l’enthousiasme et pourraient un jour assurer au Maroc son indépendance énergétique. Mais il faudra attendre une "révolution technologique" avant de pouvoir passer à une véritable valorisation et une production industrielle. Car contrairement au gaz du schiste et au sable bitumineux, il n’existe pas encore d’unités de valorisation des schistes bitumineux pour la production d’hydrocarbures à une échelle industrielle.

"Le défi auquel nous devons faire face est celui de la valorisation. Au niveau international, il n’existe pas encore de procédés matures pour l’exploitation", souligne Amina Benkhadra, DG de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM). Le potentiel est là et il est évalué à plus de 50 milliards de barils dont plus de 37 milliards dans deux principaux gisements localisés à Timahdit et Tarfaya. Avec ce potentiel, le Maroc est classé au sixième rang après les Etats-Unis, la Russie, la République Démocratique du Congo, le Brésil et l’Italie.

La décision d’accorder à cinq nouvelles entreprises internationales l’autorisation d’organiser des forages d’exploration traduit la volonté du Maroc de passer à la vitesse supérieure.Les études géologiques et minières ont déjà été réalisées. Des études de laboratoire ainsi que des tests de pyrolyse et de combustion directe ont également été réalisés .Toutefois, l’exploitation finale des schistes bitumineux nécessite des investissements lourds (plusieurs milliards de dollars) selon la capacité de production envisagée.

La directrice de l’office, Amina Benkhadra, avait annoncé en mars dernier que «le Maroc allait développer la production électrique à partir des schistes bitumineux avec une première centrale-pilote qui nous permettra d’évaluer les paramètres techniques et économiques de l’utilisation de ces schistes». L’ONHYM avait par ailleurs lancé en 2010 un projet pilote afin d’évaluer le potentiel des bassins sédimentaires en gaz de schistes. Une première base de données a pu être établie.

Les schistes bitumineux (également schistes pétrolifères, pyroschistes, kérobitumeux) sont des roches sédimentaires au grain fin, contenant assez de matériau organique, le kérogène, pour pouvoir fournir du pétrole et du gaz combustible. Contrairement à leur nom, ces roches ne sont pas nécessairement des schistes (roches qui ont pour particularité d’avoir un aspect feuilleté).

les schistes bitumineux sont destinés à plusieurs fins : la conversion en hydrocarbures à travers le processus chimique de la pyrolyse ; la combustion de basse qualité pour la production d’électricité ; l’utilisation comme matériaux de base (industries chimiques, agriculture, construction).

L’industrie des schistes bitumineux est antérieure à celle du pétrole. La propriété des schistes de donner de l’huile par pyrolyse (anciennement « distillation sèche ») a été signalée par le chimiste Laurent dans une communication faite à l’académie des Sciences en 1830. La première distillerie de schistes en France s’est implantée en Saône-et-Loire (à Igornay) en 1838. L’huile obtenue était utilisée pour fabriquer du gaz d’éclairage.

Les différents chocs pétroliers ont initié puis dynamisé ponctuellement l’exploitation des schistes bitumineux. Plus récemment, c’est la hausse du prix du baril de 2004 à 2008 qui a relancé l’intérêt pour cette ressource non conventionnelle. Cependant l’industrie reste aujourd’hui encore jeune et peu mature.

Face à une forte volatilité du prix du baril et une diminution des découvertes de champs classiques de pétrole, les groupes pétroliers se tournent vers des sources non-conventionnelles. Aux côtés des sables bitumineux et de l’offshore profond, les schistes bitumineux bien que relativement peu connus sont de plus en plus convoités.

Le nombre croissant d’acteurs se positionnant sur des projets d’exploitation laisse augurer un développement important de ces schistes. Les nouvelles technologies et la hausse probable du prix du brut devraient pouvoir aider l’industrie des schistes à se développer de manière à ce que son activité soit rentable.

Par S..Amor

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