Le Cercle Eugène Delacroix appelle François Hollande à retirer son soutien au patron du renseignement à l’Elysée, candidat aux législatives pour représenter les Français au Maghreb

Le Cercle Eugène Delacroix (CED), qui rassemble des élus français d’origine du Maghreb, a saisi par écrit le président François Hollande pour lui faire part de son « étonnement » après son feu vert et son « soutien » à Didier Le Bret, ex-coordinateur national du renseignement à la présidence française, pour se présenter au nom du Parti socialiste à la 9ème circonscription des Français à l’étranger englobant le Maghreb, lors des prochaines élections législatives de 2017.

« Cette circonscription dite de « gauche » devrait donc voir élu votre ancien collaborateur avec votre bénédiction ce qui nous choque profondément », indique le Cercle dans cette lettre dont Atlasinfo a copie.

Pour le CED, la configuration de la circonscription vaudrait que le député ait un minimum d’attaches avec le Maghreb où se situe le plus gros contingent d’électeurs français et s’étonne aussi que Didier Le Bret quitte ses fonctions, alors que la menace terroriste est à son apogée.

La seconde raison du courroux du CED réside dans « la fonction stratégique » qu’occupait M. Le Bret à l’Elysée qui risque de « susciter une forme malsaine de suspicion préjudiciable à cette circonscription à laquelle nous tenons particulièrement ».

« En effet, concourir à des élections politiques après avoir été au cœur du dispositif de renseignement d’Etat n’est pas un gage de sérénité, d’éthique et de neutralité sur une zone aussi stratégique et qui mériterait une meilleure considération de la part de la France », écrit encore le CED qui demande au président Hollande revenir sur sa décision et « de choisir un profil qui correspond plus aux binationaux » représentant les 2/3 de cette circonscription.

Grandes oreilles

Nommé à l’Elysée en juin 2015, Didier Le Bret, 53 ans, entend représenter les Français de l’étranger dans la 9e circonscription qui couvre l’Afrique du Nord et de l’Ouest. Cette circonscription pour laquelle il se présentera sous l’étiquette socialiste est détenue par Pouria Amirshahi, qui a démissionné du PS et ne souhaite pas se représenter.

La droite s’était étonnée de ce départ dans le contexte actuel. "Surprenant départ du coordonnateur renseignement auprès Hollande pour candidature législative", avait ainsi tweeté le député (LR) Georges Fenech, président de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats de 2015.

"Départ annoncé du coordonnateur national sécurité en pleine crise terroriste pour se lancer en politique Il doit être remplacé sans délai!", avait également tweeté le porte-parole de LR Sebastien Huyghe.

De son côté, le candidat LR dans la 9e circonscription des Français de l’étranger, Erwan Davoux, avait dénoncé, auprès de l’AFP, une candidature "choquante par bien des aspects".

M. Le Bret "quitte le navire en pleine tempête avec un bilan pour le moins mitigé", selon M. Davoux, qui avait ironisé aussi sur le fait que son rival soit "candidat dans une zone dans laquelle ses services écoutent les dirigeants étrangers".

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