Le CFCM tire la sonnette d’alarme face au malaise grandissant de la communauté musulmane.

Débat controversé sur l’identité nationale, projet de loi interdisant le port du voile intégral, adopté en Conseil des ministres, augmentation significative des actes anti-musulmans, Mohamed Moussaoui président du Conseil Français du Culte Musulman déplore qu’« un certain nombre de dérapages qui ont pu émailler tous ces débats, ont fait naître chez les musulmans un sentiment de stigmatisation voire de remise en cause de leur citoyenneté ».

Le CFCM tire la sonnette d’alarme face au malaise grandissant de la communauté musulmane.
« Ces débats, sur fond de sondages sur la compatibilité ou l’incompatibilité de l’Islam avec la vie en société et d’interrogations sur plusieurs pratiques religieuses musulmanes qui sont plus ou moins représentatives, ont transformé la question du voile intégral en débat sur la place de l’Islam dans la société » regrette le Président du CFCM, lors d’une conférence de presse, organisée jeudi par le Club de la Presse Arabe (CPA) au Centre de la Presse étrangère de Paris .

Sur le voile intégral, M. Moussaoui rappelle la position du CFCM qui considère que « le port du niqab n’est pas une obligation religieuse, même si les femmes qui le portent se basent sur un avis religieux minoritaire » et déplore, une fois de plus, une telle focalisation sur une pratique religieuse minoritaire. Il a clairement indiqué que « le fait de légiférer avec une interdiction générale n’était pas la solution au problème posé ».

D’où la volonté pour le CFCM d’appuyer le travail de pédagogie et de dialogue effectué par des imams et des cadres religieux pour faire reculer toute pratique marginale. Néanmoins, le discours du gouvernement et des pouvoirs publics semble plus rassurant aux yeux du président du CFCM.

« Il ya eu un infléchissement dans la mesure où le projet de loi initialement prévu, a subi un certain nombre de transformations ». Une référence au délai de six mois avant l’entrée en vigueur de la loi si elle était votée. Une durée permettant d’expliquer et de mener tout un travail de pédagogie et de médiation. «

Le CFCM s’est porté volontaire pour continuer à œuvrer dans ce sens, sans pour autant qu’il soit considéré comme étant mandaté par les pouvoirs publics pour le faire », a tenu à préciser M Moussaoui, soulignant qu’il s’agit bien là du devoir de toute la société.

Parmi les sujets remis sur le tapis devant la mission de la commission parlementaire et qui préoccupe sérieusement le CFCM, le nombre croissant d’actes anti-musulmans. Les responsables musulmans sont unanimes. Les lieux de culte sont de plus en plus en plus visés.

A titre d’exemple, l’année 2009 a enregistré plusieurs profanations de mosquées, alors que depuis janvier 2010, on a déjà recensé 16 actes, sans compter ceux qui n’ont pas été médiatisés. A deux reprises au moins, les responsables des mosquées, en commun accord avec les pouvoirs publics, ont décidé de ne pas alerter la presse "pour ne pas jeter de l’huile sur le feu".

Comprendre le phénomène de l’islamophobie, l’analyser, voir les motivations des profanateurs, avoir l’éclairage de spécialistes, de sociologues, d’hommes de terrain et surtout connaitre les raisons de la montée de ces actes. Voilà pourquoi le CFCM a demandé la mise en place d une mission d’information parlementaire sur les actes anti-musulmans.

Une requête rejetée par certains députés avançant comme argument le fait qu’il ne fallait pas dissocier les actes anti-musulmans, des actes de racisme ordinaire. La demande est de nouveau d’actualité grâce à Eric Raoult, rapporteur de la mission d’information parlementaire et fervent défenseur de cette proposition, qu’il vient de déposer à l’Assemblée Nationale.

Le président du CFCM note enfin que « les pouvoirs publics sont déterminés à instaurer un dispositif garantissant un suivi statistique réel qui permettrait de mesurer l’ampleur du phénomène ».

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