Laurent Gbagbo : « L’exil, non merci ! »

Laurent Gbagbo : « L’exil, non merci ! »
L’ex-ambassadeur de Côte d’Ivoire auprès des Nations Unies clairement fait savoir à la communauté nationale et internationale que le président Laurent Gbagbo ne quittera pas le palais présidentiel avant 2015. « Le Président Gbagbo n’a pas besoin d’aller à Washington. Il est bien là où il est (au palais présidentiel); il restera là où il est », a déclaré le ministre des Affaires étrangères en réponse à Barack Obama qui proposerait un asile américain à Laurent Gbagbo.

Pourquoi cette proposition « indécente » attribuée à Obama, ne peut pas prospérer auprès du N° 1 Ivoirien ? Pour des raisons juridiques et historiques.

En effet, juridiquement, qu’on soit dans un pays dit développé comme la France, Les Etats Unis ou dans un univers considéré comme sous développé, tels que les pays d’Afrique, notamment la Côte d’Ivoire, la Cour Constitutionnel ou la Cour Suprême, consacre à l’intérieur des constitutions de chaque pays, sa souveraineté. Dès lors que ces juridictions suprêmes ont validé les résultats du scrutin présidentiel, comme cela a été observé en Côte d’Ivoire, ceux –ci sont insusceptibles d’être remis en cause par qui que ce soit, fort ou faible.

En l’occurrence, le Conseil Constitutionnel Ivoirien ayant donc déclaré vainqueur des élections présidentielles en Côte d’Ivoire, le chef de l’Etat sortant, Sem. Laurent Gbagbo,il ne saurait abandonner son poste, pour une « retraite, fut-elle dorée ». Au risque de trahir son serment prononcé devant le Conseil Constitutionnel et surtout, devant le peuple.

La Constitution Ivoirienne prévoit, en cas d’empêchement absolu, le mode de désignation de celui qui doit remplacer momentanément ou définitivement le Président de la République, à la tête de l’Etat. Dans tous les cas de figure, son adversaire malheureux à la présidentielle, ne figure pas sur la « short »liste des potentiels successeurs. Reste donc, pour les soutiers du mauvais perdant, l’épreuve de force. Or, à ce niveau, rien ne présage du résultat attendu, étant donné que toutes les Institutions de la République (l’armée y compris), se sont rangées du côté du vainqueur de la compétition électorale et qu’avec le peuple qui lui est acquis, Le Président Gbagbo ne se laissera point cueillir comme « un fruit pourri »,expression constamment bredouillée sur les antennes des médias étrangers par le mauvais perdant, l’opposant Alassane Ouattara.

Historiquement, Le Président de la République, M.Laurent Gbagbo qui a connu l’exil (1982 – 1988) et fait coucher dans la Constitution Ivoirienne de 2000, qu’aucun Ivoirien, ne doit être contraint à l’exil, ne peut aujourd’hui se dédire. Se faire hara kiri. D’autant qu’il a la légalité et la légitimité avec lui. D’autant que sur place, sa famille et surtout son peuple ne l’ont jamais excommunié. C’est lui qui a fait rentrer au pays l’ex chef d’Etat Henri Konan Bédié qui avait été chassé du pouvoir par un putsch téléguidé on le sait aujourd’hui, par Alassane Dramane Ouattara. Bédié s’était alors réfugié dans ses appartements parisiens.

C’est encore lui Gbagbo, qui en s’appuyant sur l’article 48 de la Constitution Ivoirienne, a mis fin à l’errance de Alassane Dramane Ouattara. En effet, Henri Konan Bédié avait émis contre son allié d’aujourd’hui, Alassane Ouattara, un mandat d’arrêt international pour « faux et usage de faux en matière de nationalité ». Considéré alors comme wanted, persona non grata, apatride, Ouattara a eu son équilibre et sa raison de compétir comme candidat à l’élection présidentielle de la Côte d’Ivoire que grâce à Gbagbo. En atteste, l’accord de Pretoria. Comment un tel homme(Gbagbo) pourrait quitter son pays pour un autre ? Lui qui n’a ni résidence, ni compte bancaire en dehors de son pays ?

Laurent Gbagbo : « L’exil, non merci ! »
Gbagbo ? C’est au moins, 30 années de combat dans l’opposition au service des libertés et de la démocratie. La prison a été pour sa famille et lui une compagne fidèle : lui-même a fait la prison 4 fois : 1966, 1969,1971, 1992. Sa sœur Djakouéyi KOUDOU Jeannette a été frappée et arrêtée dans des circonstances douloureuses en 1971. En 1992, son épouse EHIVET GBAGBO Simone, son fils Michel GBAGBO ont fait la prison en même temps que lui. Grâce à une loi inique prise en son temps par le même Alassane Dramane Ouattara, Premier Ministre. Il y avait bien là une reconstitution de famille à la MACA (maison d’arrêt et de correction) ! Laurent GBAGBO a été vilipendé, humilié tout comme sa famille et toute sa région. Il a fait six ans et demi d’exil en France, fuyant la Côte d’Ivoire parce qu’il ne se sentait pas en sécurité.

Face à l’adversité multiple et multiforme, il n’a pas renié ses origines, il n’a pas pleuré sur sa condition. Il n’est pas né riche mais il est né courageux. Avec un courage tranquille, il s’est battu pour sortir de l’anonymat. Et tendant la main à ceux qui souffrent parce qu’il a lui-même souffert, il a enseigné au peuple comment se battre pour recouvrer sa liberté. Car, c’est grâce à la liberté que les petits peuvent devenir grands ».

Un tel homme qui a le sens de l’Etat, de la responsabilité, n’abandonne pas son peuple au combat pour se réfugier dans le plaisir ailleurs. C’est quand même lui, l’auteur de « Soundjata » !Cet enseignant, politique adulé qui rappelle Lumumba, N’Krumah ses devanciers, ne fait pas de fixation sur le fauteuil présidentiel. Il n’est pas de ceux qui une fois au pouvoir, change la constitution pour briguer moult mandats. Il a toujours dit que sa mission terminée, il écrirait ses mémoires. Déjà en tant qu’écrivain, ce qu’il donne à lire présage d’un futur croustillant pour les lecteurs. Car il en sait beaucoup. De la Françafrique, des dirigeants Français, Africains et autres…

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