Laurent Fabius va se rendre « très prochainement » au Maroc pour tenter de désamorcer la crise entre Rabat et Paris

Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a fait savoir jeudi qu’il allait se rendre « prochainement » au Maroc pour tenter de rétablir les relations entre Rabat et Paris et reprendre la coopération judiciaire et sécuritaire entre les deux pays.

« Je compte me rendre prochainement et personnellement au Maroc, qui, je le répète, est l’ami de la France », a déclaré M. Fabius devant les sénateurs français, indiquant que les deux pays "avancent" pour « trouver des solutions" afin de "rétablir les relations telles qu’elles n’auraient jamais cessé d’être », et soulignant "la nécessité absolue" de reprendre la coopération judiciaire et sécuritaire entre les deux pays.

Interrogé par le sénateur Christian Cambon, président du groupe d’amitié France-Maroc au Sénat, sur l’urgence pour les relations franco-marocaine de « retrouver vite leur niveau d’excellence et de confiance » du fait que le Maroc est un « allié incontournable de la France en Afrique et au Sahel » ainsi que dans le « combat sans merci contre le terrorisme » grâce à la « qualité reconnue de ses moyens de renseignement et de sa position géographique stratégiques qui en font un élément essentiel pour la paix et la sécurité », M. Fabius a reconnu que depuis le mois de février dernier, les incidents se sont multipliés et « les choses ne se sont pas complètement rétablies ».

Laurent a rappelé s’être entretenu, dimanche dernier à Paris, avec son homologue marocain, Salaheddine Mezouar. « Nous avançons dans l’esprit de trouver des solutions », a-t-il assuré.

Depuis février 2014, les relations entre Rabat et Paris se sont tendues suite à l’irruption de sept policiers à la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Paris pour remettre une convocation au patron de la Direction générale de la sécurité du territoire pour des allégations de torture. D’autres couacs ont suivi compliquant davantage les chances d’une reprise.

Depuis, la coopération judiciaire a été suspendue par le Maroc qui réclame sa refonte de fond en comble, tout comme la coopération antiterroriste qui se serait considérablement ralentie.

Dans un entretien à l’hebdomadaire Jeune Afrique de cette semaine, le ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, est revenu sur cette crise, estimant que « Le facteur confiance est fondamental", et "quand cette confiance est ébranlée, il y a problème".

"Soyons clairs: notre sentiment est qu’il n’y a pas chez notre partenaire français de volonté politique réelle de faire obstacle aux manipulations antimarocaines émanant de milieux connus pour leur hostilité à notre encontre", a-t-il relevé.

Pour le ministre Mezouar, "c’est cette absence d’engagement et de détermination, cette frilosité, cette sorte de porosité constatée au cœur même du pouvoir vis-à-vis des pressions de certains lobbies qui portent atteinte à la sérénité de notre relation".

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