Laïcité : un amendement pour contrôler le financement de l’islam en France

La laïcité bientôt repensée en France ? Le gouvernement réfléchit à amender la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État. Il commencera à consulter les représentants des cultes «  dès la semaine prochaine  », ont fait savoir lundi les ministres de la Justice et de l’Intérieur.

Selon un avant-projet de loi sur le sujet, dont le contenu est révélé par le journal L’Opinion ce lundi, ce toilettage ne toucherait pas aux grands principes de liberté de culte et de neutralité de l’État. Il viserait toutefois à mieux encadrer le financement de l’islam en France. «  Il ne s’agit pas de réécrire la loi de 1905  », a expliqué sur France Inter la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, en précisant : «  Elle a été tant de fois (amendée), il est possible qu’elle le soit à nouveau.  »

De son côté, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a expliqué, en marge d’une visite à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), que «  les réflexions sont en cours  » et des consultations doivent être engagées «  dès la semaine prochaine avec l’ensemble des représentants des cultes  ». L’avant-projet de loi dévoilé par L’Opinion est «  un document de réflexion (…) rien d’autre que cela  », a-t-il prévenu. Selon le journal, ce texte a été conçu pour préparer un projet de loi qui pourrait être «  déposé au Parlement début 2019  ».

solliciter un label d’État : un «  tampon administratif  » délivré pour cinq ans reconnaîtrait la «  qualité cultuelle  » de l’association. Ce tampon lui permettra également de bénéficier des avantages fiscaux liés à la loi de 1905, et pourrait lui être retiré en cas de manquement. Cette disposition doit rendre les structures musulmanes plus transparentes : nombre d’entre elles choisissent actuellement d’être régies par un statut obéissant à la seule loi de 1901 sur les associations.

Limiter l’influence étrangère

Le gouvernement cherche aussi à «  limiter l’influence étrangère  » sur les mosquées, selon L’Opinion. Les dons supérieurs à 10 000 euros faits par un État, une entreprise ou un particulier étrangers devraient être déclarés, sous peine d’amende, «  assortie d’une possible confiscation  ». Pour améliorer le financement des cultes, le texte envisage de permettre aux associations de se financer grâce aux revenus locatifs des immeubles qu’elles possèdent. Si leur comptabilité est jugée transparente, elles pourraient aussi prétendre à des subventions publiques «  pour réparations et rénovation énergétique  » des édifices religieux.

L’avant-projet prévoit enfin de muscler la lutte contre les prédicateurs radicaux. Les sanctions en cas d’entrave à l’exercice du culte ou d’incitation à ne pas respecter la loi seraient alourdies. Une disposition «  anti-putsch  » devrait servir de «  bouclier juridique  » contre les «  prises de contrôle inamicales" d’associations par certains prédicateurs.

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