La zone euro ne doit pas s’acharner à sauver la Grèce (instituts allemands)

Les économistes des principaux instituts de conjoncture allemand ont lancé jeudi un appel aux gouvernements européens à arrêter d’investir leur énergie dans le sauvetage de la Grèce, pour se concentrer sur l’élaboration d’un mécanisme de faillite pour Etats et banques.

"La politique européenne s’est jusqu’à maintenant fortement concentrée sur éviter à tout prix le défaut de paiement d’un Etat de la zone euro", écrivent-ils dans leur rapport d’automne. "Au lieu de cela, elle devrait élaborer un mécanisme efficace de faillite des Etats et un processus européen pour une recapitalisation et le cas échéant une faillite des banques", poursuivent-ils.

La politique menée depuis l’an dernier, qui vise à empêcher le défaut de paiement de la Grèce et des autres à coups de programmes d’aide et de garanties, est dangereuse, selon eux. "Les événements depuis le printemps 2010 ont montré que les sommes engagées peuvent augmenter à l’infini, et le danger est que les Etats garants ne s’en sortent pas et que leur endettement à eux atteigne des sommes critiques", analysent-ils.

Ces économistes respectés, dont le rapport bi-annuel est remis au gouvernement et sert de base à ses prévisions de croissance chiffrées, prennent ainsi implicitement parti pour une faillite de la Grèce, qui permettrait à ses partenaires de passer à autre chose.

Les pays de la zone euro ont déjà dessiné les contours d’un mécanisme de défaut de paiement ordonné des Etats membres, dans le cadre du mécanisme permanent MES censé entrer en vigueur mi-2013. Pour le moment toutefois, ce sont les préoccupations autour de la Grèce qui occupent le devant de la scène, et pas les débats et travaux autour du MES.

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