La visite royale, l’occasion pour le Roi et le Président Obama de bâtir une « alliance historique » (Général James L. Jones)

La visite de travail du Roi Mohammed VI aux Etats-Unis, à l’invitation du Président Barack Obama, constitue une opportunité pour les deux chefs d’Etat de bâtir une "alliance historique", souligne le général américain James L. Jones et ancien Conseiller à la sécurité nationale du Président Obama, dans une analyse publiée mardi par la gazette du Congrès des Etats-Unis "The Hill", sous le titre "Monsieur le Président Obama, saisissez cette opportunité avec le Roi Mohammed VI".

Notant que l’évolution des stratégies de politiques étrangères de Rabat et de Washington "présente le potentiel d’une grande complémentarité entre les deux Nations", le général estime que d’une "perspective américaine, il apparait clairement, depuis un certain temps, que les Etats-Unis ne peuvent pas et par conséquent ne devraient pas chercher à imposer des solutions à des conflits régionaux internes, comme il apparait tout aussi clairement que Washington se doit de continuer à encourager la résolution pacifique des conflits, ainsi que les dynamiques de réformes prônant les vertus de la modération, tout en défendant la sécurité et l’intégrité territoriale des pays alliés".

En appréhendant les objectifs de la politique étrangère américaine à cette aune, "il convient de tester judicieusement la nouvelle approche du régime iranien vis-à-vis de la communauté internationale, d’aller de l’avant de manière résolue dans le processus de paix Israélo-palestinien, et de promouvoir le pluralisme et la tolérance dans la région MENA, en cette phase post-révolutionnaire", soutient le Général Jones.

Dans l’approche de ces différentes problématiques, l’analyse, co-signée avec Ahmed Charai, éditeur et membre du Conseil d’administration de plusieurs thinks tank US, préconise un "triage" ainsi qu’une coopération affirmée avec les alliés de longue date des Etats-Unis dans la région.

"Le Maroc se trouve entièrement en phase avec la vision américaine pour la région, fort de ses atouts incontournables, dont la stature internationale de Sa Majesté le Roi et le grand respect dont jouit le Souverain auprès des parties au conflit israélo-palestinien, en Sa qualité notamment de Président du Comité Al-Qods, une large coalition de pays arabes et musulmans, à travers laquelle le Souverain s’est de tout temps montré un fervent défenseur des droits légitimes des Palestiniens", note The Hill.

Les auteurs de cette analyse rappellent également que "feu SM Mohammed V, grand-père de SM le Roi Mohammed VI, avait fait montre d’une démarche historique et exemplaire en prenant sous son aile protectrice quelque 265.000 Marocains de confession juive, dans sa résistance au nazisme et aux lois scélérates de Vichy".

Et de souligner, d’autre part, que grâce au leadership clairvoyant de Sa Majesté le Roi, "les efforts du Royaume ont été couronnés de succès pour ce qui concerne la promotion des valeurs de la tolérance et de l’altérité, tout en initiant une dynamique de réformes substantielles en interne qui constituent à juste titre un modèle pour les autres Etats arabes de la région MENA".

"Les Etats-Unis forment le voeu justement de voir tous les Etats arabes avancer vers une participation politique affirmée et la paix sociale consolidée à travers notamment des projets américains destinés à la société civile qui mettent à contribution l’expertise cumulée par le Maroc dans ce domaine", soulignent le Général James L. Jones et Ahmed Charai.

Les auteurs de cette analyse font observer que le Président Obama et Sa Majesté le Roi partagent des idées qui transcendent la perception du monde arabe dans sa conception traditionnelle, dans une conjoncture internationale marquée par un malaise économique et l’exacerbation du fossé en matière de développement, et appréhendent l’hémisphère sud sous le prisme du développement et du partenariat économique mutuellement bénéfique.

En Afrique, tout particulièrement, les deux Chefs d’Etat reconnaissent que la ligne de partition factice séparant le nord et le sud du continent a perdu toute signification, à l’ère de la mondialisation et de l’essor des moyens de communications et de transport, fait-on observer, ajoutant que les deux leaders croient fermement que la lutte contre l’extrémisme religieux dans la région ne requiert pas uniquement une coopération sécuritaire, mais aussi une stratégie de développement efficiente.

The Hill rappelle, dans ce sens, qu’en ce qui concerne la mise en place de partenariats au service des impératifs de développement des peuples africains, le Maroc a des arguments et un bilan largement positif à faire valoir, en soulignant que l’engagement africain du Royaume se démarque par son caractère séculaire et diversifié.

Aujourd’hui, le secteur bancaire marocain est omniprésent dans le continent et une nouvelle génération d’entrepreneurs marocains a investi les différents secteurs d’activité, allant de l’électrification rurale, à l’industrie pharmaceutique en passant par le textile, entre autres, note le quotidien américain.

Et de conclure : "les points innombrables de convergence des stratégies marocaine et américaine dans la région MENA et au Sahel notamment, semblent concourir pour faire de la rencontre au sommet entre Sa Majesté le Roi et le Président Obama un succès, dont les fruits seront cueillis par l’Afrique du nord, la sous-région et le Moyen-Orient dans sa large conception".

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