La vidéo d’une bavure de l’armée américaine en Irak tourne en boucle sur le Net

Une vidéo diffusée par le site Wikileaks.org révèle les conditions de la bavure qui a conduit à la mort de deux employés de l’agence de presse Reuters, en juillet 2007.

Les images plongent dans une sombre réalité. Celle de la guerre. Celle des interventions armées américaines en Irak. Et des risques des journalistes dans ce pays. La vidéo remonte à juillet 2007 et montre la bavure tuant deux employés de l’agence Reuters. Elle a été divulguée lundi par le site Wikileaks.org, spécialisé dans la diffusion d’informations sensibles. Les responsables du site ont expliqué avoir obtenu le film, protégé par le secret-défense, par des fuites au sein de l’armée.

Les images viennent d’une caméra embarquée dans un hélicoptère Apache, survolant un quartier de la capitale irakienne. Un groupe d’hommes arpente la rue et se rassemblent. Selon la conversation enregistrée des pilotes, ceux-ci les croient armés. Mais deux d’entre eux sont identifiés par Wikileaks comme étant Namir Noor-Eldeen, photographe de Reuters de 22 ans, et son assistant et chauffeur Saïd Chmagh, 40 ans. Les deux hommes portent des appareils photos, confondus avec des armes, selon les explications de l’armée.

Regrets de l’armée

Les militaires demandent l’autorisation d’ouvrir le feu. Ils l’obtiennent presque immédiatement. Plusieurs personnes sont tuées. D’autres blessées. Une camionnette approche pour porter assistance. Nouvelle demande d’autorisation. Nouveaux tirs. Deux enfants blessés sont ensuite évacués par des soldats américains arrivés sur place. "C’est de leur faute s’ils amènent des enfants dans la bataille", commente un des pilotes alors que l’appareil survole toujours la scène.

"La vidéo diffusée aujourd’hui par Wikileaks est la preuve des dangers liés au journalisme de guerre et des tragédies qui peuvent en résulter", a réagi David Schlesinger, rédacteur en chef de Reuters. L’armée, pour sa part, reste sur la même ligne.

Le commandant Shawn Turner, porte-parole du Commandement central américain, a rappelé qu’une enquête menée peu après l’incident avait conclu que les militaires américains ignoraient la présence d’employés de presse sur les lieux et qu’ils les avaient pris à tort pour des insurgés armés. "Nous regrettons la perte de vies innocentes, mais cet incident avait fait rapidement l’objet d’une enquête et il n’y a eu aucune tentative de dissimuler un quelconque aspect de cet engagement", a déclaré l’officier.

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