La nomenklatura algérienne ne connait (vraiment) pas la rigueur

Les confortables recettes pétrolières engrangées ces dernières années par l’État algérien profitent surtout aux cadres et aux militaires du régime, qui résident dans des cités luxueuses, interdites au reste de la population. Le fossé se creuse entre ces privilégiés et la majorité des Algériens, qui vivent dans des conditions matérielles difficiles.

La nomenklatura algérienne ne connait (vraiment) pas la rigueur
L’Etat algérien ne connait pas la crise. Alors que se prépare le budget 2013, rien ne semble devoir freiner le train de vie royal qu’il mène depuis quelques années. Les hauts fonctionnaires algériens roulent, escortés, dans de puissantes berlines allemandes et résident dans des cités luxueuses, interdites au reste de la population algéroise, dont une partie s’entasse dans des bâtiments menaçant de s’effondrer et datant de l’époque coloniale. Ces cités interdites sont toutes situées sur le littoral ouest d’Alger, entre Staoueli et Sidi Ferruch, sur plusieurs kilomètres, avec plages privées, et surveillance assurée par des gendarmes équipés de Kalachnikov et une armée d’agents de sécurité dirigée par le puissant et influent Hamid Melzi, majordome du régime, qui dirige depuis plusieurs années, les résidences d’Etat. Des villas luxueuses, construites avec l’argent du pétrole, y sont attribuées dans l’opacité totale, à des ministres, à des cadres et aux hauts gradés de l’armée et à leur famille. Les Algérois qui peinent à trouver un logement décent ne sont pas autorisés à accéder à ces colonies, véritables bunkers, dotés de toutes les commodités, où le régime vit, à l’écart de la société. Leurs résidents ne connaissent ni les coupures d’eau, ni le délestage du courant électrique, ni les moustiques, ni les rats ou chiens errants qui empoisonnent la vie des habitants de la majorité des quartiers d’Alger et des autres villes du pays.

Gaspillage

Grâce aux recettes pétrolières engrangées ces dernières années, le pouvoir algérien ne se prive de rien. Il envoie ses cadres et sa clientèle se soigner dans les meilleurs hôpitaux étrangers, notamment en France. Il paye bien les députés et les sénateurs. Ces derniers touchent des salaires mensuels de près de 3000 euros, soit 16 fois plus que le salaire minimum (180 euros). La loi de finances pour 2013 actuellement en débat au Parlement réserve 41 millions d’euros pour la prise en charge des 421 députés de l’Assemblée nationale ! Le gaspillage ne s’arrête pas là ! Le gouvernement accorde des marchés juteux, à des groupes locaux ou étrangers, liés à des personnalités du régime, sans aucun contrôle, ni sur les prix, ni sur les travaux. Et pour se maintenir à la tête du pays, le pouvoir algérien dépense sans compter pour acquérir des armes et des moyens de lutte contre les manifestations populaires. Pour 2013, le budget cumulé de fonctionnement des ministères de la Défense (armée et gendarmerie) et de l’Intérieur (police), soit 14 milliards d’euros, représente un tiers de celui de l’Etat !

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