La migration dans sa relation avec les changements mondiaux en débats à Marrakech

La migration dans sa relation avec les changements mondiaux est au centre des débats à l’occasion d’un colloque international, dont les travaux ont débuté mardi à Marrakech.

Initiée par la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines relevant de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech et le Laboratoire des Etudes sur les Ressources, Mobilités et Attractivité (LERMA), sous le thème "migration, mobilité, mondialisation et dynamiques territoriales", cette rencontre de deux jours se veut une occasion pour aborder la question de la migration sous un angle géopolitique et territorial pour mieux comprendre le sens des transformations engendrées par ce phénomène.

Ce colloque offre ainsi l’occasion à des professeurs et chercheurs de divers pays et disciplines de partager leurs expériences et travaux sur cette thématique, en abordant les approches théoriques et méthodologiques privilégiées pour appréhender ces processus migratoires complexes, ce qui interroge également les nouveaux modes de migration, les divergences dans les territoires et leur signification, les recompositions territoriales, les enjeux de pouvoir, les réseautages de construction territoriale…

Quelles sont les différentes catégories de migrants concernées, leurs motivations d’installation ainsi que leurs facteurs de rétention ? Quels sont les facteurs d’attractivité essentiels et, au contraire, les freins de la migration ?, sont autant d’interrogations auxquelles les intervenants tenteront d’apporter des réponses au cours de cette rencontre.

Les travaux de ce colloque s’articulent autour de trois principaux axes: "Migration, frontière, système monde et diagnostic territorial", "Les enjeux de la migration culturels, géopolitiques, économiques et financiers", "Les impacts et l’ampleur de la crise des régulations en Europe et en Afrique", et "Dynamiques territoriales de la migration internationale".

La migration constitue, sans aucun doute, l’une des problématiques majeures et complexes du monde moderne et demeure, en effet, au cœur des débats politiques et scientifiques tant dans les pays de départ que dans les pays d’accueil, soulignent les organisateurs dans une note de présentation de ce colloque.

Depuis quelques années déjà, le paysage migratoire s’est profondément transformé sous la pression du contexte de la mondialisation, expliquent-ils, précisant qu’avec la diversification des flux et des modes d’installation, de nouveaux réseaux apparaissent et s’appuient sur des filières transnationales de nature économique, culturelle, politique, ethnique ou religieuse. Les migrations se sont ainsi fortement mondialisées, ajoute-t-on.

Et de poursuivre que ce sont rares les territoires qui n’ont pas été le théâtre de flux migratoires, relevant qu’au tournant du 21ème siècle, toutes les régions du monde sont touchées par le départ, le transit et l’accueil des populations de plus en plus mobiles, nombreuses et aux profils diversifiés.

D’anciens pays de départ deviennent des pays d’accueil, ou du moins de séjour prolongé pour les migrants en provenance d’Afrique subsaharienne, alors que d’autres pays deviennent des zones de transit ou de nouvelles destinations, souligne-t-on.

Les migrations nationales comme internationales sont actuellement au cœur des dynamiques mondiales puissantes, indiquent les organisateurs, faisant constater que malgré un contexte d’inquiétude dû à la mondialisation et ses enjeux économiques et sociaux, les flux migratoires ne s’arrêtent pas de s’amplifier davantage.

Les migrations du travail continuent de progresser sous l’impulsion de la mondialisation, de l’évolution démographique, des crises politiques, des désastres environnementaux, des inégalités de revenus, de l’instabilité politique ou encore du changement climatique…etc.

La mobilité et la migration constituent un potentiel important pour le développement des pays de destination comme pour les pays d’origine, à travers les contributions à la fois financières, économiques, sociales et culturelles des migrants, expliquent-ils, faisant observer que la nature et l’importance des flux migratoires ont, en effet, un impact différent mais significatif sur les sociétés et les économies des pays concernés.

A ce jour, le phénomène de la mondialisation ne représente pas seulement un processus socio-économique, mais reflète l’existence également de sociétés de plus en plus interconnectées dépassant les frontières géographiques, politiques et culturelles, font-ils remarquer, relevant que la libéralisation mondiale des échanges et l’ampleur des flux de capitaux ont des répercussions directes sur les dynamiques territoriales.

Et de conclure que les questions que posent ces mobilités sont par nature beaucoup plus complexes et présentent des aspects beaucoup plus nombreux que ceux entourant les mouvements de biens et de capitaux.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite