La « marocanité du Sahara n’est pas négociable, l’ONU doit impliquer davantage l’Algérie dans le processus de règlement » (responsable)

« Tout est négociable sauf la marocanité du Sahara » et l’ONU doit « impliquer davantage l’Algérie dans le processus de règlement politique », pays qui « a créé le Polisario et qui a engagé ses troupes militaires à ses côtés pour combattre  » le Maroc, a déclaré mercredi à Atlasinfo un haut responsable sous le couvert de l’anonymat.

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Ce dernier s’exprimait quelques heures avant le début de la tournée de l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Christopher Ross qui se rendra la semaine prochaine également en Algérie et en Mauritanie..
Christopher Ross est attendu mercredi soir à Rabat , première étape de son périple maghrébin.

Venant de Madrid où il a rencontré un membre du gouvernement espagnol, M. Ross est attendu aussi dans les provinces sahariennes du Maroc ainsi qu’à Tindouf, sud-ouest algérien qui abrite les camps de réfugiés sahraouis contrôlés par le Polisario, soutenu par Alger.

Le représentant de l’ONU ira après Rabat dans les provinces sahariennes du sud du Maroc du 22 au 24 mars après une série d’entretiens avec le ministre marocain des Affaires étrangères Saad Dine El Othmani et les représentants des partis politiques.

« M. Ross viendra au Maroc où nous allons l’écouter. En tout cas, nous lui réaffirmerons que tout est négociable sauf la marocanité de nos provinces sahariennes du sud», a insisté ce haut responsable. Pour Rabat, la mission de l’Envoyé onusien « ne pourra s’inscrire que sur la base du principe que les négociations doivent se poursuivre dans un esprit de réalisme et de compromis ».

Les partis politiques marocains, toutes tendances confondues soulignent que le plan d’autonomie proposé en 2007 par le Maroc est la « seule et unique solution envisageable » pour sortir de « l’impasse » le conflit vieux de 38 ans.

Les pays occidentaux dont la France, les Etats-Unis et l’Espagne soutiennent le plan marocain à l’instar de nombreux pays africains, asiatiques et sud-américains, notent les observateurs à Rabat.

L’Algérie et le Polisario rejettent ce plan, sachant pertinemment que la tenue d’un référendum d’autodétermination est techniquement irréalisable en raison de la complicité d’identification du corps électoral. L’ONU reconnaît elle-même cet obstacle insurmontable, le prédécesseur de M. Ross l’avait clairement affirmé. Peter van Walsum avait estimé que « l’indépendance du Sahara n’est pas un objectif réaliste » et que le Front Polisario devrait y renoncer.

« Nous espérons que cette tournée de M. Ross puisse réellement déclencher un engagement des parties y compris l’Algérie pour trouver une solution politique à ce problème», a pour sa part déclaré à Atlasinfo un diplomate africain avant de se demander si l’Envoyé spécial est réellement « porteur de nouvelles propositions et d’idées ».

Ce diplomate s’est demandé si l’Envoyé de l’ONU « a réussi à convaincre l’Algérie de s’impliquer davantage dans le processus et onusien et à accepter le recensement des réfugiés sahraouis établis à Tindouf". L’Algérie se défend d’être partie prenante dans ce conflit, soulignant que sa position à l’encontre du Maroc est motivé par un « principe qu’elle défend toujours » celui du « droit des peuples à l’autodétermination ».

Mercredi, le journal marocain Al Akhabar (indépendant) a ironisé sur ce "principe", estimant que l’Algérie se « moque de l’intelligence » des Marocains quand elle affirme qu’elle ne « fait que se ranger du côté des causes justes « et qu’elle n’a « aucun problème » dans ses relations avec le Maroc.

« L’Algérie a toujours rêvé de trouver un accès à l’océan atlantique en vue d’affaiblir le Maroc économiquement et les batailles de Amgala en 1976 et de Bir Anzarane en 1979 sont des preuves éclatante de l’intervention directe et claire de l’Algérie dans l’affaire du Sahara » de « la participation de son armée et de l’ensemble de son arsenal » mais la « bravoure de l’armée marocaine a mis en échec les duperies d’Alger».

Christopher Ross vient donc au Maghreb dans "le cadre de son mandat et des résolutions successives" du Conseil de sécurité de l’ONU, afin de préparer la "prochaine étape dans le processus de négociations et une reprise possible des négociations directes pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable", selon un communiqué de l’ONU.
"Le conflit en cours au Mali et le risque aggravé d’instabilité et d’insécurité dans le Sahel et au-delà", fait qu’une solution au conflit du Sahara "devient plus urgente que jamais", a estimé l’ONU.

Il s’agit de la 2ème visite dans la région de M. Ross après celle effectuée en octobre dernier à l’issue de laquelle il avait proposé une nouvelle méthodologie basée sur des "navettes diplomatiques" pour la relance des négociations..

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