La main tendue de Richard Attias à l’Afrique

Désormais installé aux Etats-Unis, le communicant a créé un New York Forum Africa. L’afro-optimisme est de retour.

La main tendue de Richard Attias à l
Fondateur du New York Forum Africa – qui a réuni à Libreville (Gabon), du 14 au 16 juin, des politiques du monde entier, des chefs d’entreprise, des experts, tous persuadés que l’Afrique, pour peu qu’elle soit aidée, va… décoller pour de bon – Richard Attias, désormais installé à New-York avec son épouse Cécilia (ex-Sarkozy), a suivi avec passion le périple africain du président américain. Un périple émouvant au pays de Nelson Mandela. Un périple très politique, dit-il, car jamais les Américains, sur les traces des Chinois, ne se sont autant intéressés à ce continent.

« Les Français, martèle-t-il, doivent réinventer complètement la relation qu’ils ont (ou qu’ils ont eue) avec l’Afrique. L’époque postcoloniale, c’est fini ! Tous les pays sont en compétition, mais il existe entre une grande partie de l’Afrique et la France une identité culturelle qui donne aux Français un vrai atout. A condition qu’ils cessent de jouer en solo, et qu’ils choisissent la joint-venture, en nouant des alliances avec des Chinois, des Brésiliens, des Américains… Les uns amènent une expertise technique et les autres, des moyens financiers. En tout cas, il faut faire vite car le continent est en train de bouger : la diaspora revient, une énorme classe moyenne se constitue. Il n’y a pas en Afrique que des ressources naturelles. C’est la fin du fatalisme…».

Un combat « moral » et politique. Ancien pilier du Forum de Davos (Suisse), le publicitaire Richard Attias, né au Maroc, a d’abord lancé à New York, en 2009, le New York Forum Institute, qui s’est fixé comme vocation de tout faire pour « relancer la croissance », mais l’Afrique n’a pas été au rendez-vous de ce Forum-là. D’où la création complémentaire en 2012 du New York Forum Africa, dont la seconde édition – avec la participation, notamment, des présidents Bongo (Gabon) et Ouattara (Côte d’Ivoire) – vient de déboucher sur une décision importante : la « mobilisation » de 200 millions de dollars en deux ans pour créer, au centre de l’Afrique, 100 000 emplois en faisant en sorte, dans 50 écoles, que les « compétences » des demandeurs d’emploi soient « adaptées » aux besoins réels. Terrains privilégiés : le tourisme, l’agriculture, la distribution, l’hôtellerie. Axe de travail : le plus possible de partenariats public-privé.

Richard Attias retrouve à cette occasion son âme de communiquant et prépare déjà une nouvelle réunion qui aura lieu en juillet et sera cette fois-ci consacrée à la santé. Elle se tiendra à Lambaréné (Gabon), au pays du célèbre docteur Albert Schweitzer (1875-1965). Suivra, dans un autre registre et à la fin de l’année, un second sommet sportif au Qatar. Thème : « Le développement économique et le sport. » Pour l’homme d’affaires, c’est aussi, assure-t-il, un combat « moral » et politique. Si l’Afrique a, en effet, tout aujourd’hui pour « décoller » enfin, elle compte cependant 150 millions de jeunes (de moins de 28 ans) sans emploi et, si rien ne bougeait, ils seront en 2020 300 millions. C’est, tranche Richard Attias, « une vraie bombe atomique ».

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