La journaliste algérienne auteure de la vidéo critique sur le régime d’Alger agressée à Bruxelles

La journaliste algérienne Lila Haddad, auteure de la vidéo critique sur le régime de son pays a été agressée à Bruxelles, indique-t-elle dans un communiqué.

«J’ai été victime le 4 juin 2018 autour de 07h50 au pied de mon domicile personnel à Bruxelles, d’une agression verbale et physique par deux individus de type maghrébin», lit-on dans ce communiqué adressé aux journalistes accrédités dans la capitale européenne.

L’ancienne correspondante à Bruxelles de la télévision publique algérienne affirme avoir déposé une plainte et qu’«une enquête sera diligentée afin de déterminer les circonstances et les motivations de cet acte odieux et lâche contre ma personne».

La journaliste avait diffusé, jeudi dernier, une vidéo qu’elle a enregistrée sur les plateaux du Parlement européen dans laquelle elle critique sévèrement le régime de son pays.

«La dignité de tout un peuple est bafouée. Les Algériens sont devenus l’objet de risée du monde. Leur dignité a succombé à leur propre humanité pour ne former qu’une montagne de honte», avait affirmé la journaliste algérienne dénonçant une prise en otage de son pays par les «barons du régime».

Déstabilisées par cette sortie inattendue d’une citoyenne algérienne au cœur de la capitale de l’Europe, les autorités algériennes ont publié un communiqué dans lequel ils dénoncent cette "manœuvre" comme étant un acte de «subversion» et de «sédition" de la part de la journaliste, notant qu’elle a mis "servilement sa voix et sa plume mercenaires au service de puissances étrangères hostiles à l’Algérie".

Dimanche, le ministère algérien des affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de l’Union européenne à Alger pour lui demander des explications et des mesures à l’encontre de la journaliste.

Ce dernier a répondu dans un tweet que l’action de la journaliste relevait de la liberté d’expression et des médias.

«Nous avons souligné aux autorités algériennes que les journalistes accrédités auprès des institutions européennes ne parlent pas au nom des institutions mais en leur propre nom, en ligne avec les principes de liberté d’expression et liberté des médias», a tweeté le chef de la mission de l’UE à Alger John O’Rourke.

Cette réponse a attisé la colère d’Alger qui parle déjà d’une crise diplomatique avec l’Union européenne.

La journaliste note dans son communiqué qu’elle ne cèdera pas aux intimidations et que son agression ne fera que renforcer sa détermination à dénoncer les dérives du régime.

«Ma détermination à porter haut et fort mon message de citoyenne algérienne ne sera nullement ébranlée par cette tentative d’intimidation que je condamne fermement!», ajoute-t-elle.

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