La fermeture des frontières algéro-marocaines contribue à l’inexistence d’un marché économique (Sénat)

Les échanges commerciaux de l’Algérie avec l’UMA (Union du Maghreb Arabe) ne représentaient en 2013 que 3,77 milliards de dollars, chiffre à comparer avec ceux concernant l’Espagne (10,33 milliards de dollars) ou l’Italie (9 milliards de dollars), souligne un rapport d’information de la Commission des Affaires européennes du Sénat français publié fin juillet.

Selon le rapport, « la fermeture de la frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc et l’instauration concomitante d’une procédure de visa entre les deux pays depuis 1994 apparaissent comme les symboles de l’absence d’interconnexion dans cette région et les limites évidentes à la libre circulation des personnes et des marchandises».

« Cette fermeture contribue à l »inexistence d’un marché économique régional à la hauteur des enjeux. Le coût du non-Maghreb est d’ailleurs estimé entre 1 et 2 points de croissance pour chacun des États concernés », relève le rapport, notant que le commerce entre les cinq pays de l’Union du Maghreb arabe (UMA) ne représente, quant à lui, que 3 % de leurs échanges globaux, ce qui en fait la région la moins intégrée au monde.

« Cette absence d’unité fragilise même la logique de projets de l’Union pour la Méditerranée et notamment la livraison définitive de l’autoroute transmaghrébine, dont le coût est estimé à 670 millions d’euros », déplore le rapport des sénateurs français.

Cette route, qui traversera la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Libye, est composée d’un axe atlantique de Nouakchott à Rabat et d’un axe méditerranéen de Rabat à Tripoli passant par Alger et Tunis.

55 villes sont concernées par le tracé, soit 50 millions de personnes. Combinée à l’axe autoroutier Rabat-Tanger, la Transmaghrébine devrait faciliter les échanges avec le continent européen.

« Deux tronçons restent cependant à livrer. Il s’agit des plus délicats puisqu’ils doivent permettre de relier le Maroc et l’Algérie », poursuit le rapport.

Et de souligner : « Plus largement, il est possible de s’interroger sur la réelle appétence des autorités algériennes pour le libre-échange, en l’absence de diversification de l’économie locale. Le pays n’exporte in fine que de l’énergie. »

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