La décision de l’association Albert Londres de renoncer à remettre son prix au Maroc est « infondée », « injuste » et « regrettable » (El Khalfi)

La décision prise par l’association Albert Londres de ne pas remettre son prix le 9 mai à Tanger est « infondée », injuste » et « regrettable », a déclaré le ministre marocain de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, lors d’une rencontre jeudi à Paris avec des médias français et étrangers.

L’association Albert Londres a justifié sa décision par l’expulsion le 15 février de deux journalistes français de l’Agence Premières Lignes, qui disaient réaliser un documentaire sur l’économie marocaine pour France 3.

Le ministre a tenu à préciser que les deux journalistes ne disposaient pas d’autorisation de tournage et qu’ils n’avaient pas effectué de demande.

M. El Khalfi a souligné que le Maroc mène une « politique d’ouverture » mais « dans le cadre du respect des lois », rappelant que le Maroc avait octroyé en 2014 près de 1.300 autorisations de tournage, dont une moitié en provenance de l’étranger.

Tout refus d’une autorisation doit être motivé par les autorités, a-t-il encore précisé.

Le ministre a également assuré qu’aucune censure n’est exercée sur les titres étrangers distribués au Maroc y compris ceux qui critiquent le royaume, ajoutant que 2.172 titres étrangers sont distribués au Maroc.

Evoquant le chantier de la réforme du secteur de la presse, M. El Khalfi a affirmé que le projet du code de la presse et de l’édition prévoit plusieurs nouveaux mécanismes, comme l’instauration d’un mécanisme national de lutte contre l’agression des journalistes.

Parmi les autres nouvelles mesures, le ministre a mis l’accent sur la mise en place du Conseil national de la presse pour renforcer l’éthique et l’indépendance, précisant que plusieurs attributions du ministère de la Communication seront transférées à ce Conseil qui sera composé de journalistes et d’éditeurs .

Le Conseil national de la presse aura pour mission la médiation, l’arbitrage, l’indépendance et la défense de la liberté de la presse, a-t-il dit, précisant qu’il sera aussi procédé au renforcement des compétences de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA).

Le renforcement de ces compétences vise à refléter les dispositions constitutionnelles notamment celles relatives à la diversité politique, culturelle et linguistique, a-t-il fait valoir.

M. El Khalfi a également évoqué la promotion de la presse électronique, indiquant que le nombre de sites d’information reconnus légalement est passé de 5 en 2012 à 113 en 2014, et qu’aucune décision administrative n’a été prise pour bloquer un site électronique au Maroc.

Il a par ailleurs indiqué que le Forum mondial de Davos sur la communication a invité le Maroc 10 mars pour exposer son expérience respective en matière de promotion de la presse et des libertés publiques.

Abordant les autres réformes engagées au Maroc, dont celle relative à la Caisse de compensation, le ministre a soulignée qu’elle a été "saluée par l’ensemble des instances internationales". Quant aux autres dans les domaines politique, économique et de la justice, elles ont permis de renforcer l’attractivité du Maroc, tout comme le plan national d’égalité qui a permis de promouvoir l’accès des femmes aux postes de responsabilité, a-t-il ajouté.

Sur la politique de régularisation des migrants au Maroc, le ministre a estimé que cette politique se veut un modèle en Afrique.

Pour ce qui est des relations entre le Maroc et la France, le ministre a fait valoir l’existence d’une volonté politique et d’une nouvelle dynamique pour renforcer le partenariat stratégique entre les deux pays, et a relevé que les Paris et Rabat œuvrent pour réunir prochainement la haute commission mixte avant l’été.

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