La Suède abandonne les poursuites pour viol contre Julian Assange

L’affaire Assange a connu vendredi un rebondissement spectaculaire avec l’abandon en Suède des poursuites pour viol contre le fondateur de WikiLeaks, réfugié depuis 2012 à l’ambassade d’Equateur à Londres pour échapper à une extradition.

Cette saga judiciaire a sans doute trouvé là son épilogue, du moins dans le pays scandinave, au terme d’une interminable bataille de procédures et de communication dont les enjeux dépassent amplement le volet suédois de l’affaire.

L’Australien, qui s’est toujours défendu des accusations de viol, dénonce en effet une manoeuvre pour le faire extrader vers les États-Unis, où il risque d’être poursuivi pour la publication de documents militaires et diplomatiques confidentiels.

L’administration Trump a affirmé en avril que son arrestation était une "priorité". Et selon les médias locaux, citant des responsables américains, les autorités américaines sont en train de monter un dossier d’accusation.

Dans un communiqué précédant une conférence de presse prévue à 12H00 (10H00 GMT), la procureure Marianne Ny a annoncé avoir "décidé de classer sans suite l’enquête pour viol présumé contre Julian Assange".

Elle a logiquement levé la demande de placement en détention provisoire de l’Australien, à l’origine d’un mandat d’arrêt européen qu’il tentait depuis 2010 de faire annuler.

Selon un extrait de sa décision citée par l’agence TT, la magistrate a expliqué avoir jeté l’éponge en raison de la longueur de la procédure, et non pas à la lumière de faits nouveaux sur le fond de l’affaire.

"Toutes les possibilités pour faire avancer l’enquête ont été épuisées (…) et il n’apparaît plus proportionné de maintenir la demande de placement en détention provisoire par défaut de Julian Assange ni le mandat d’arrêt européen", a-t-elle fait valoir.

"C’est une victoire totale pour Julian Assange. Il est libre de quitter l’ambassade quand il veut. (…) Il est naturellement heureux et soulagé. Mais il critique le fait que cela ait duré aussi longtemps", a déclaré à l’agence de presse suédoise TT l’avocat de M. Assange, Per Samuelsson.

Cet avocat a rapporté que l’Australien lui avait écrit par SMS: "Sérieux, oh mon dieu".

M. Assange a publié sur Twitter une photo de lui-même tout sourire.

Âgée d’une trentaine d’années à l’époque des faits, l’accusatrice de M. Assange, qu’elle avait rencontré lors d’une conférence de WikiLeaks à Stockholm quelques jours auparavant, a porté plainte le 20 août 2010. Elle l’accuse d’avoir engagé un rapport sexuel pendant qu’elle dormait dans la nuit du 16 au 17 août, sans préservatif alors qu’elle lui avait à plusieurs reprises refusé tout rapport non protégé.

Avec AFP

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