La SAMIR/Maroc: la décision d’augmentation de capital entérinée par l’AGE

L’Assemblée Générale Extraordinaire (AGE) de la Société Anonyme Marocaine de l’Industrie du Raffinage (SAMIR) a entériné la décision d’augmentation de capital de la Raffinerie de 10 milliards de dirhams (MMDH), prévue dans le cadre de son plan de restructuration financière.

Dans un communiqué rendu public à l’issue de l’AGE qui s’est tenue le 16 courant, le raffineur national a indiqué que "le Conseil d’Administration s’est réuni et a constaté que l’Assemblée a autorisée le Conseil à procéder à une augmentation de capital d’un montant global maximum de 10 MMDH et lui a conféré tous les pouvoirs à cet effet".

"Le Conseil d’Administration a également pris note que l’actionnaire principal a confirmé son intention d’apporter sa quote-part dans le capital social de la Société (soit 67 pc du capital social) à l’augmentation de capital susvisée, pour un montant de 672 millions de dollars, avant le 15 novembre 2015", poursuit la même source.

"L’actionnaire principal a confirmé sa volonté de faire ses meilleurs efforts pour souscrire au solde de l’augmentation de capital, dans l’hypothèse où les actionnaires ne souscriraient pas à l’augmentation de capital", a-t-elle ajouté.

La société, qui détient le monopole de raffinage des produits pétroliers au Maroc, précise dans son texte que "pour permettre la bonne réalisation de cette augmentation de capital, le Conseil d’Administration entamera les démarches auprès des autorités publiques et boursières marocaines avec pour objectif de lancer l’opération d’appel public à l’épargne dans les meilleurs délais".

"Afin d’optimiser les modalités financières de l’opération dans le meilleur intérêt de la Société et de l’ensemble de ses actionnaires, le Conseil d’Administration a décidé de se réunir prochainement pour arrêter définitivement les modalités de l’augmentation de capital, sans pour autant remettre en cause le montant de 10 MMDH, étant précisé que cette dernière se fera en une seule fois", a-t-elle relevé.

"Par ailleurs, compte tenu de la visibilité conférée par l’actionnaire et le vote positif de l’Assemblée, le Conseil d’Administration a entamé des travaux pour arrêter un plan de reprise et de redémarrage des activités de la Raffinerie", souligne en outre la SAMIR.

Et d’ajouter que le Conseil d’Administration a décidé de renforcer la gouvernance de la Société, et se faire accompagner par un cabinet conseil en stratégie de premier plan afin qu’il lui présente un rapport et des recommandations à cet effet.

La société, privatisée il y’a vingt ans et cotée à la Bourse de Casablanca, fait face à une rupture de stock en pétrole brut, suite à l’arrêt momentané des unités de production, en raison de ses difficultés financières.

En effet, la SAMIR a annoncé le 05 août dernier que l’approvisionnement de la Raffinerie en pétrole brut enregistrera un retard en raison des difficultés financières de la société, notant que ce retard entraînera l’arrêt momentané des unités de production.

Le jour même, le titre chute de 10 pc à la Bourse de Casablanca et a été suspendu le lendemain "à la demande du Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières, et ce en attente de publication d’informations importantes". Dès lors, le CDVM maintient la suspension du titre.

Après l’arrêt de la production de produits pétroliers raffinés par la SAMIR, le ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, annonce que toutes les mesures ont été prises pour assurer l’approvisionnement normal du marché national en hydrocarbures.

"Devant les défaillances de la SAMIR, les autorités publiques sont décidées à prendre toutes les dispositions et les mesures légales pour se prémunir contre ces manquements dans le futur", précise le département.

Pour remédier à la problématique de son endettement pléthorique et permettre de reprendre son activité, la Direction Générale de la SAMIR décide "la mise en application des recommandations de la Banque d’Affaires "Attijari Finances Corp" en ce qui concerne la restructuration financière de la société".

Elle opte donc pour une opération d’augmentation de capital de 10 MMDH, "selon un plan de restructuration financière adopté en étroite collaboration avec l’ensemble des partenaires".

Le raffineur marocain, qui a clôturé l’exercice 2014 sur une perte de 3,42 MMDH, sous l’effet de "la dévalorisation significative de ses actifs détenus en stock", a assisté au premier semestre 2015 à un effondrement de son activité comme en témoigne la chute de 49,2 pc de son chiffre d’affaires consolidé à 12,48 MMDH. Une contre-performance attribuée à la forte baisse de la production, combinée au reflux des prix de vente dans le sillage du repli des cours du pétrole sur les marchés internationaux.

Les comptes semestriels de la société, dont le titre a perdu 46,97 pc de sa valeur depuis le début de l’année après s’être déprécié 51,95 pc en 2014, font également apparaître un résultat négatif de 2,17 MMDH.

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