La Maison-Blanche a-t-elle censuré François Hollande ?

Les termes « terrorisme islamiste », utilisés dans le discours du président français, ont disparu d’une vidéo officielle. Une censure volontaire selon certains.

Cette semaine, François Hollande s’est rendu dans la capitale américaine dans le cadre du sommet sur la sécurité nucléaire. Le chef de l’État en a profité pour rencontrer le président américain à la Maison-Blanche et évoquer avec lui la lutte contre le terrorisme. Comme le souligne Slate, dans sa prise de parole, traduite et publiée sur le compte Youtube de la Maison-Blanche, le président français a évoqué le « terrorisme islamiste ». Des termes proscrits des discours de Barack Obama qui souhaite à tout prix éviter les amalgames.

Ainsi des mots comme « islam radical », ne sont jamais utilisés par le président américain. Résultat, l’expression polémique a mystérieusement disparu de la vidéo. Quelques secondes inaudibles qui n’ont pas échappé à certains médias conservateurs américains, criant immédiatement à la censure. Les deux termes ont cependant été conservés dans la retranscription écrite du discours.

La réponse de la Maison-Blanche

Face aux nombreux messages critiquant l’administration américaine, la Maison-Blanche a reposté la vidéo avec les deux mots audibles et un message d’explication : « Un problème technique pendant l’enregistrement des remarques du président Hollande a conduit à une coupure audio à un moment de l’interprétation en anglais. Dès que nous en avons été informés, nous avons posté une vidéo mise à jour, avec l’audio complet. »

Selon le candidat à l’investiture républicaine Ted Cruz, la posture du président américain vis-à-vis de l’utilisation de certains termes montre avant tout une impuissance face à la lutte contre le terrorisme. L’un de ses conseillers évoque même un Barack Obama paralysé par le « politiquement correct ».

Cette « guerre des mots », menée par l’administration américaine pour éviter à tout prix de lier "islam" et "terrorisme", est pourtant une posture assumée par le président Obama. Il estime que c’est un bon moyen d’isoler les terroristes qui, selon ses propres mots, cherchent "désespérement une légitimité" en se positionnant en leaders religieux. "Nous ne sommes pas en guerre contre l’islam, nous sommes en guerre avec ceux qui ont perverti l’islam", avait d’ailleurs rappelé le président lors d’un sommet pour lutter contre l’extrémisme violent le 22 février 2015.

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