La Ligue arabe soutient le projet d’une zone d’exclusion aérienne en Libye

La France et la Grande-Bretagne tentent d’obtenir l’accord du Conseil de sécurité de l’Onu pour l’établissement d’une telle interdiction.

La Ligue arabe soutient le projet d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye, a affirmé lundi 7 mars le ministère français des Affaires étrangères, citant une assurance de son secrétaire général Amr Moussa au chef de la diplomatie française Alain Juppé.

Alain Juppé s’est entretenu dimanche lors d’une visite au Caire avec Amr Moussa.

"M. Moussa a confirmé le soutien de la Ligue Arabe à une zone d’exclusion aérienne", a dit le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, interrogé lors d’un point-presse régulier.

Le porte-parole a rappelé que la France "évalue toutes les options pour être en mesure de faire face à l’évolution de la situation sur le terrain".

"Nous souhaitons tout mettre en oeuvre pour contribuer à la sortie de crise en Libye. Nous conduisons ces travaux en étroite coordination avec tous nos partenaires, les pays concernés, et l’ensemble des instances internationales et régionales", a-t-il souligné.

"Les ministres des pays arabes poursuivent leurs consultations"

Mercredi dernier, la Ligue arabe avait indiqué qu’elle pourrait soutenir la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne en Libye, tout en restant opposée à une intervention militaire dans le pays.

"Les ministres des pays arabes ont décidé de poursuivre leurs consultations sur les meilleurs moyens de protéger les citoyens libyens et d’assurer leur sécurité, y compris sur le recours à l’imposition d’une zone d’exclusion aérienne", avait indiqué la Ligue arabe dans sa résolution adoptée au terme d’une réunion au Caire.

La France et la Grande-Bretagne tentent d’obtenir l’accord du Conseil de sécurité de l’Onu pour l’établissement d’une telle interdiction de l’espace aérien libyen.

"Les Français et les Britanniques travaillent sur un texte qui sera soumis assez vite aux quinze pays du Conseil de sécurité de l’ONU. Il y a un sentiment d’urgence. On ne peut pas laisser la population se faire massacrer sans rien faire", a affirmé ce diplomate.

"Il faut s’attendre à ce qu’il y ait quelque chose sur la Libye (concernant une zone d’exclusion aérienne)
cette semaine", a encore indiqué ce diplomate.

Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, avait déclaré samedi travailler "avec les Britanniques pour obtenir une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU créant une zone d’exclusion aérienne afin d’éviter les bombardements" en Libye.

Résolution du 26 février

Le Conseil de sécurité a déjà adopté une résolution sur la Libye le 26 février imposant des sanctions au colonel Mouammar Kadhafi, sa famille et son entourage. Il s’agit d’une interdiction de voyager et d’un gel des avoirs.

Les exactions perpétrées par le régime Kadhafi ont d’autre part été transmises à la Cour pénale internationale (CPI) pour enquête et peuvent être assimilées à des crimes contre l’humanité, selon cette résolution.

L’adoption d’une nouvelle résolution sur une zone d’exclusion aérienne par les quinze Etats membres du Conseil de sécurité semble délicate selon une source diplomatique. Certains pays, en particulier la Chine et la Russie, sont réticents.
Le Pentagone reste prudent sans y être forcément opposé, a affirmé jeudi le porte-parole du ministère de la Défense américain.

Interrogé jeudi sur la chaîne américaine MSNBC, Geoff Morrell, a estimé que cette prudence n’était pas le signe de dissensions au sein de l’administration Obama. "Je ne le pense pas. Je ne suis pas d’accord pour dire que (les responsables militaires) reculent" sur la question, a-t-il dit.

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