La France « salue » la décision de Bouteflika de ne pas briguer un 5e mandat

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian "salue" la décision du président algérien Abdelaziz Bouteflika de ne pas briguer un cinquième mandat et de "prendre des mesures pour rénover le système politique algérien", dans un communiqué publié lundi.

"Je salue la déclaration du président Bouteflika par laquelle il annonce ne pas solliciter un cinquième mandat et prendre des mesures pour rénover le système politique algérien", a déclaré le ministre.

"Au lendemain des grandes manifestations, qui se sont déroulées dans le calme et la dignité à travers toute l’Algérie, la France exprime l’espoir qu’une nouvelle dynamique à même de répondre aux aspirations profondes du peuple algérien puisse s’engager rapidement", a noté le chef de la diplomatie française.

"La France réitère son attachement à ses liens d’amitié avec l’Algérie en formant des voeux de paix, de stabilité et de prospérité pour l’ensemble de son peuple", selon le ministre.

Lundi, dans un message à la nation publié par l’agence officielle APS, il a annoncé renoncer à se représenter. Tout en reportant sine die la présidentielle et en indiquant implicitement qu’il restera chef de l’Etat au-delà de l’expiration de son mandat le 28 avril 2019.

Très diminué par les séquelles d’un AVC dont il a été victime en 2013, celui qui fut à 26 ans le plus jeune ministre des Affaires étrangères du monde, dans pays tout juste indépendant, renvoie désormais l’image d’un vieillard mutique et tassé dans un fauteuil roulant.

Santé fragile

Président tout puissant, il impose une réforme constitutionnelle supprimant la limitation du nombre de mandats en 2008, pour en briguer un 3e l’année suivante.

En 2014, malgré des oppositions affichées jusqu’au sein de l’appareil sécuritaire, il brigue et conquiert un 4e mandat, un an après l’AVC l’ayant conduit à être hospitalisé trois mois à Paris et les importantes séquelles ayant fait naître le doute sur sa capacité à gouverner.

Affaibli physiquement, cet homme invariablement vêtu d’un costume trois-pièces-cravate, n’en renforce pas moins ses pouvoirs en dissolvant début 2016 le tout-puissant Département du Renseignement et de la sécurité (DRS, services secrets), après avoir congédié son chef, jadis considéré indéboulonnable, le général Mohamed Médiène, alias "Toufik".

Mais ce 4e mandat se déroule sur fond de dégringolade des prix de l’or noir que l’économie algérienne, très dépendante des hydrocarbures, subit de plein fouet.

Les caisses sont vides et il n’est plus possible d’acheter la paix sociale, comme en 2011, alors que le Printemps arabe balayait plusieurs dirigeants de la région et que les cours du pétrole flambaient.

Au-delà des difficultés économiques, enfle surtout la frustration d’une population "humiliée" de l’image que renvoie de l’Algérie à l’étranger ce président mutique et paralysé.

Pour le politologue Rachid Tlemçani, M. Bouteflika "aurait dû quitter ses fonctions à la fin de son second mandat après avoir réalisé la réconciliation nationale et conquis le coeur d’une grande partie de la population".

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