La France rend hommage à une octogénaire juive assassinée

Une "marche blanche" à Paris et des rassemblements dans d’autres villes se tient ce mercredi en hommage à une octogénaire juive dont le meurtre a suscité une onde de choc et ravivé les craintes sur l’antisémitisme en France.

Deux hommes ont été inculpés et écroués pour "homicide volontaire" à caractère antisémite après la découverte vendredi du corps de Mireille Knoll, 85 ans, frappé de 11 coups de couteau et en partie carbonisé dans son appartement incendié.

Mireille Knoll a été "assassinée parce qu’elle était juive", victime du même "obscurantisme barbare" que le colonel Arnaud Beltrame, tué par le jihadiste des attentats de vendredi dans le sud-ouest de la France, a déclaré mercredi le président français Emmanuel Macron lors de l’hommage rendu au gendarme au monument des Invalides, à Paris.

M. Macron s’est ensuite rendu mercredi aux obsèques de Mireille Knoll au cimetière de Bagneux (région parisienne), "à titre personnel, en soutien à la famille" de Mme Knoll, a annoncé l’Elysée.

Ce déplacement n’avait pas été annoncé et s’est déroulé en l’absence des médias. Le président en avait informé à l’avance le fils de la défunte. Des photos publiées sur Twitter par des personnes présentes au cimetière montrent M. Macron, portant une kippa, en train de serrer dans ses bras un proche de la défunte.

Mme Knoll a été tuée à Paris, où elle avait échappé de justesse en 1942 à la rafle du Vél d’Hiv, la plus grande arrestation de juifs en France durant la Seconde Guerre mondiale.

Les policiers français privilégient la piste d’un vol ayant ciblé l’octogénaire, avant de virer au meurtre pour des raisons qui restent à éclaircir. Mais la justice a retenu le caractère antisémite après que l’un des inculpés a accusé l’autre d’avoir crié "Allah Akbar" lors du meurtre.

"On voit monter un antisémitisme fort", a déclaré mercredi matin le ministre français de l’Intérieur, Gérard Collomb, en annonçant sa participation à la marche. "Dans ma génération, on pensait qu’après la Shoah qui avait marqué un choc pour tout le monde, jamais plus il n’y aurait d’attaques systématiques".

"Il y a un constat terrifiant: ce que les nazis n’ont pas pu faire, des malfrats, des voyous l’ont fait avec la même haine", a déclaré de son côté à l’AFP le grand rabbin de France, Haïm Korsia.

Un an après la mort, également à Paris, de Sarah Halimi, battue puis défenestrée par un voisin, ce nouveau meurtre d’une juive a scandalisé bien au-delà des rangs communautaires.

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