La France face à un tueur en série ciblant juifs et musulmans

La France face à un tueur en série ciblant juifs et musulmans
La France est sous le choc suite à une série d’assassinats perpétrés par un même homme depuis huit jours dans la région de Toulouse (sud-ouest) où il a abattu sept personnes, dont deux soldats musulmans et trois enfants d’une école juive lundi.

Le président français, Nicolas Sarkozy, a confirmé lundi soir que la fusillade contre l’école juive et le meurtre des militaires, la semaine dernière, étaient l’oeuvre de "la même personne", annonçant le relèvement, au niveau de la région, du plan antiterroriste Vigipirate "écarlate" , avec "des mesures de protection exceptionnelles" pour les écoles et lieux de culte juifs et musulmans.

"Nous savons que c’est la même personne, la même arme qui a tué des militaires, des enfants et un enseignant", a déclaré le chef de l’Etat français, évoquant une "motivation antisémite", voire "raciste" de l’auteur de cet "acte criminel".

Pour le cas de la fusillade, M. Sarkozy a souligné qu’"en s’en prenant à des enfants et à un enseignant juif, la motivation antisémite semble évidente".

"S’agissant de nos soldats, nous savons que deux étaient de confession musulmane, qu’un troisième était antillais, mais nous ne connaissons pas les motivations, même si on peut imaginer que le racisme et la folie meurtrière sont en l’occurrence liés", a-t-il dit.

Il a assuré que "cet acte odieux, ne peut pas rester impuni" et que "tous les moyens disponibles, seront engagés pour mettre hors d’état de nuire ce criminel".

Le ministre français de l’Intérieur, Claude Guéant, avait relevé auparavant des similitudes entre la fusillade et les deux attaques ayant visé la semaine dernière des militaires, à Toulouse et la ville voisine de Montauban, faisant trois morts et un blessé grave.

L’un d’eux, un jeune parachutiste d’origine marocaine, Imad Ben Ziaten, avait été abattu dimanche 11 mars à Toulouse, par un homme en scooter, identifié comme étant à l’origine de l’assassinat des autres militaires.

Les trois attentats confirment l’existence d’un même mode opératoire: l’utilisation d’un scooter de couleur sombre et de balles de même calibre 11,43.

Ce drame, survenu en pleine campagne pour la présidentielle prévue les 22 avril et 6 mai prochain en France, a suscité l’émotion et la réprobation unanimes de la classe politique, en particulier des candidats à l’Elysée qui ont décidé d’interrompre momentanément leur campagne pour rendre hommage aux victimes.

Le président sortant Nicolas Sarkozy a annoncé qu’il suspendait la sienne "au moins jusqu’à mercredi", date des obsèques des militaires tués.

Les représentants des communautés musulmanes et juives, qui seront reçus mardi à L’Elysée, ont également exprimé leur ferme condamnation d’un acte barbare et criminel.

Ainsi, le président du Conseil français du Culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, s’est dit "horrifié" par cet "acte criminel indescriptible", tout en exprimant "sa solidarité et celle des musulmans de France à l’ensemble de la communauté juive".

"J’espère que l’enquête permettra de retrouver rapidement l’auteur de cette barbarie condamnable de la façon la plus ferme", a-t-il dit.

De son côté, le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, s’est déclaré "meurtri" dans son corps et dans son âme, tandis que le président du Consistoire central israélite, Joël Mergui, a souligné que "la communauté juive est effondrée" face à ce "drame absolu".

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