La Colombie demande à ses diplomates au Venezuela de rentrer au pays

Le gouvernement colombien a demandé samedi à ses représentants diplomatiques et consulaires au Venezuela de rentrer dans leur pays après l’annonce, par le régime de Nicolás Maduro, de la rupture des relations diplomatiques avec la Colombie. Réagissant à cette annonce depuis Cúcuta, à la frontière avec le Venezuela, le ministre colombien des Relations extérieures, Carlos Holmes Trujillo, a déclaré avoir demandé aux diplomates en poste au Venezuela de regagner leur pays afin "préserver leur vie et leur intégrité".

M. Trujillo a également réaffirmé sa reconnaissance du "président Juan Guaido", tout en lui exprimant ses remerciements pour l’invitation qu’il a adressée aux diplomates colombiens pour rester au Venezuela.

"La Colombie tient l’usurpateur Maduro pour responsable de toute agression ou atteinte aux droits des fonctionnaires colombiens au Venezuela conformément aux normes internationales", a insisté M. Trujillo. Il a également précisé que "la Colombie continuera à agir conformément à la Convention de Vienne sur les relations consulaires de 1963 et aux autres dispositions du droit international".

Pour sa part, la vice-présidente colombienne, Marta Lucia Ramirez, a réagi à l’annonce de Maduro, soulignant que ce dernier ne pouvait rompre des relations inexistantes, en le qualifiant de nouveau de "dictateur". "Maduro ne peut rompre des relations diplomatiques que la Colombie n’a pas avec lui", a écrit Mme Lucia Ramirez sur Twitter, ajoutant que le dirigeant chaviste "n’est qu’un dictateur qui occupe de force Miraflores" (palais présidentiel à Caracas).

"Notre gouvernement n’a pas nommé d’ambassadeur là-bas, ni ne reconnaît l’ambassadeur de Maduro, étant donné que son mandat (présidentiel) s’est achevé le 9 janvier", a-t-elle précisé.

Nicolas Maduro a annoncé, samedi, la rupture de toutes les relations diplomatiques de son régime avec la Colombie, dans un contexte d’augmentation des tensions à la frontière des deux pays concernant la livraison d’une aide humanitaire aux Vénézuéliens.

"J’ai décidé de rompre les relations politiques et diplomatiques avec le gouvernement fasciste de Colombie dont les ambassadeur et consuls ont 24 heures pour quitter le Venezuela", a déclaré M. Maduro devant un rassemblement de ses partisans à Caracas. Le président par intérim vénézuélien, l’opposant Juan Guaido a fixé samedi pour l’entrée des aides humanitaires au Venezuela, mais, selon des comptes-rendus de la presse locale, plusieurs camions chargés d’aides ont été bloqués aux postes frontières par l’armée vénézuélienne.

Selon les services colombiens de l’immigration "deux camions" d’aide ont été incendiés à la frontière avec la Colombie.

De même, les soldats et les policiers vénézuéliens ont fait usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc pour disperser des manifestants, qui réclamaient l’entrée de l’aide humanitaire sur les ponts Simón Bolívar et Santander, reliant les villes de San Antonio et Ureña, au Venezuela, à Cúcuta en Colombie.

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