La Californie face à une multiplication d’incendies dantesques

La Californie était en proie à une série d’incendies dantesques, certains d’origine criminelle, alimentés par des vents violents, des températures caniculaires et une végétation desséchée, forçant des dizaines de milliers de personnes à fuir les flammes.

"L’activité des feux a bondi ces dernières semaines, en nombre mais aussi en dangerosité", remarque Daniel Berlant, porte-parole de Calfire, l’agence de prévention et d’information californienne sur les incendies.

Le redoutable feu de Blue Cut, dans la forêt nationale Angeles au sud de la Californie, ceux de Soberanes et Chimney au centre de cet Etat de l’ouest américain, le plus peuplé du pays, et enfin le "Clayton fire" au nord, font actuellement rage, déplaçant des communautés entières.

Jeudi, deux jours après avoir démarré pour des raisons encore inconnues, l’incendie de Blue Cut s’étendait sur 12.545 hectares et n’était maîtrisé qu’à 4%.

Caractérisé par une vitesse fulgurante à cause de rafales de vents à 50 km/h, il semble "courir vers vous", remarque Michael Lopez, porte-parole d’Inciweb, site d’information sur les incendies.

Il a placé plus de 82.500 personnes sous ordre d’évacuation obligatoire, dont tous les habitants des petites villes de Wrightwood, Lytle Creek, et une grande partie de ceux de Phelan.

Beaucoup ont trouvé refuge dans la famille ou chez des amis. Alors que les motels de la région sont pleins, ou ont doublé leurs prix, et que les résidents n’ont pas le droit de retourner chez eux, certains se trouvent forcés de recourir aux centres d’hébergement d’urgence.

Colette Martinez, 50 ans, réfugiée avec son mari et son fils dans le centre de la Croix-Rouge installé dans le lycée Sultana à Hesperia, oscillait entre soulagement d’être en sécurité et angoisse: "on ne sait pas si on aura une maison dans laquelle retourner", a-t-elle expliqué à l’AFP, les larmes aux yeux.

Aucun décès n’est pour l’heure à déplorer. Deux pompiers se sont retrouvés encerclés mardi par les flammes mais n’ont été que légèrement blessés.

Les évaluations sur le nombre de bâtiments détruits étaient en cours. Parmi eux, le mythique motel et restaurant de l’ancienne route 66, le Summit Inn, a été totalement rasé par les flammes. Datant de 1952, il avait été rendu célèbre par des clients comme Elvis Presley.

Le long de l’autoroute 138, collines et montagnes arborées ou broussailleuses ont été transformées en paysages apocalyptiques: des arbres, des voitures carbonisées, des routes couvertes de cendres, un ciel sombre traversé d’avions répandant des produits chimiques.

Toute la région est enveloppée d’une épaisse fumée âcre et noire.

L’agence américaine de surveillance de la qualité de l’air (AQMD) a émis un avis d’alerte à la pollution jeudi pour les vallées des montagnes de San Bernardino.

Près de 1.600 pompiers venus de tout le sud de la Californie combattent les flammes ou participent aux opérations d’évacuation pour convaincre les récalcitrants de quitter leur domicile.

Plus au nord, près de San Luis Obispo et des vignobles alentours, le feu de Chimney avait quant à lui détruit ou abîmé 52 bâtiments, et n’était qu’au tiers maîtrisé cinq jours après avoir démarré.

Celui de Soberanes près de la région touristique de Big Sur a mobilisé près de 5.000 pompiers. Il a calciné plus de 32.000 hectares et a causé la mort d’un conducteur de bulldozer qui travaillait avec les pompiers.

Quatre mille personnes ont également dû fuir face au Clayton Fire, d’origine criminelle: les autorités ont annoncé l’arrestation d’un pyromane suspecté d’être multi-récidiviste.

Ce brasier près des régions viticoles de Sonoma et Napa a déjà détruit 268 structures, y compris 175 maisons, et 316 sont encore menacées. Le Centre national inter-agence des incendies (NIFC) pronostique qu’il sera éteint dimanche.

Depuis le début de l’année, environ 4.600 feux se sont déclarés en Californie et ont dévasté 121.000 hectares, d’après Daniel Berlant, porte-parole de Calfire, l’agence californienne de prévention et information sur les feux.

"La saison des feux s’étend, elle dure maintenant toute l’année", constate Michael Lopez.

Sept personnes ont perdu la vie depuis le début de l’année, des dizaines ont été blessées, et ces centaines de bâtiments réduits en cendres, précise-t-il, interrogé par l’AFP.

"On approche des mille", constate-t-il. L’an dernier avait été "particulièrement destructeur avec 2.000 habitations détruites" mais M. Berlant rappelle que la saison des feux n’en est qu’à la moitié (elle dure habituellement jusqu’en octobre).

AFP

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