La Bosnie décidée à s’en prendre à l’extrémisme islamiste

La radicalisation des musulmans de Bosnie commence à inquiéter les responsables de cette communauté essentiellement modérée, qui ont récemment fait voeu de combattre ce fléau et ont appelé les pays musulmans à respecter leur identité « européenne ».

La sonnette d’alarme a été tirée après une attaque à l’arme automatique en novembre lors de laquelle deux militaires bosniens ont été tués près d’une caserne de la banlieue de Sarajevo par un islamiste qui s’est suicidé peu après. Récemment, la police a arrêté huit hommes accusés de planifier un attentat à Sarajevo à l’occasion des fêtes de fin d’année. "Ils menaçaient de perpétrer une attaque à l’explosif dans laquelle une centaine de personnes auraient été tuées", a déclaré un responsable du parquet, Dubravko Campara.

Ces hommes se rassemblaient en petit groupe dans un lieu de prière installé dans une maison louée. Le parquet a diffusé une photo prise dans ce lieu de prière montrant un panneau sur lequel était imprimé le drapeau du groupe État islamique.

On ignore le nombre de ce genre de lieu de prière – gérés souvent par des prédicateurs extrémistes – à travers ce pays balkanique de 3,8 millions d’habitants, dont 40% sont musulmans, modérés dans l’écrasante majorité. Mais leur existence, qui échappe à tout contrôle, "préoccupe sérieusement" les responsables de la communauté islamique officielle.

"La communauté islamique n’a aucun mécanisme pour lutter contre ce phénomène. La police doit surveiller ces groupes", dit à l’AFP Dzevad Hodzic, professeur à la Faculté islamique de Sarajevo.

Sur plus de 200 ressortissants bosniens qui ont rejoint des groupes jihadistes en 2012 et 2013 en Syrie et en Irak, au moins 26 sont morts, mais une cinquantaine sont retournés en Bosnie, selon les autorités. Ces départs ont considérablement diminué depuis l’adoption en 2014 par la Bosnie d’une nouvelle législation prévoyant des peines allant jusqu’à vingt ans d’emprisonnement pour les jihadistes et leurs recruteurs. Un des principaux recruteurs, l’imam Husein Bosnic, a été condamné en novembre à 7 ans de prison.

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